Cette fin janvier marque le sixième
anniversaire de la retraite sportive de Yoann Gourcuff. Débarqué à
Dijon l’été précédent, l’ancien Lyonnais avait finalement décidé de
dire stop après seulement quelques mois en Bourgogne, rattrapé, une
fois encore, par les blessures. Après seize saisons chez les
professionnels, le Morbihannais rangeait définitivement ses
crampons.
Et si ce n’est pour jouer avec son
fils dans son jardin ou assister à ses entraînement ou ses matches
avec les U9 de Ploemeur, Yoann Gourcuff a totalement coupé avec le
football, se contentant de revoir quelques anciens coéquipiers
parmi lesquels Benoit Costil, Étienne Didot ou Jimmy Briand. Cette
vie menée loin du football n’en étonne pas moins certains d’autres
de ses anciens partenaires.
« S’il n’est pas le seul, je
pense notamment à Jérémy Toulalan, je ne sais pas comment
»Yo », un gros amoureux du football, travailleur et
hyper exigeant, a fait pour s’en détacher. Avec lui, c’était le
foot excessif, a ainsi raconté Alou
Diarra dans un long sujet de L’Equipe consacré à Yoann
Gourcuff. Les lendemains de match,
pendant qu’on était en récupération, lui s’imposait une séance
spécifique. Mais le foot est tellement prenant en termes d’énergie
et de temps que je comprends qu’il veuille en passer avec sa
famille. Avec tout ce qu’il a vécu et donné… »
Yoann Gourcuff libéré par sa retraite
Yoann Gourcuff s’en était expliqué
lors de l’une de ses très rares interviews depuis sa
retraite. « Cela s’est fait très
naturellement. Je suis un passionné de foot, j’aimais le jeu, les
entraînements, les matches, mais tout ce qu’il y avait autour et
qui prenait de plus en plus d’importance, toute cette exposition,
cela ne me plaisait pas. Ce n’était pas moi. Je suis quelqu’un de
discret, pudique. Aujourd’hui, je suis très bien dans ma
vie, avait-il confié à
Ouest-France. J’ai basculé tout de suite vers
une nouvelle organisation avec ma famille. Au foot, on doit
respecter des horaires, mais avec les enfants aussi. Et je suis
bien dans ce cadre. Ma fin de carrière, je l’ai très bien vécue. Je
suis revenu à ce que je suis, je maîtrise les choses. Quitter le
monde du foot m’a fait beaucoup de bien. »
Souleymane Diawara, qui l’avait
croisé au printemps dernier à l’occasion du match du centenaire du
Parc Lescure, pour lequel il avait fait une exception, convaincu
par son père Christian, n’est d’ailleurs pas étonné par ce choix
radical de Yoann Gourcuff. « J’ai accueilli mon
»diéti » (diététicien) à l’hôtel. Ça m’a fait trop
plaisir de le revoir. Contrairement à beaucoup de joueurs, il est
reparti avec sa famille dès la fin du match. Je peux comprendre
qu’il ait eu la flemme de revoir untel et untel et qu’il soit déçu,
fatigué et dégoûté même, de certaines personnes et du foot. Une
fois que tu gagnes de l’argent et que tu deviens célèbre, tes amis
dans le foot ne sont plus tes amis. Ils sont là pour prendre ta
place », a-t-il expliqué.