Lassine Sinayoko veut inverser la tendance en club et en sélection.
Comment se passe la découverte de la Ligue 1 avec l’Auxerre ?
Lassine Sinayoko : C’est un tout autre niveau (par rapport à la Ligue 2, ndlr), on essaye de vite se mettre au niveau mais c’est compliqué. On travaille pour y arrivé, mais on n’est pas surpris.
Comment jugez-vous le niveau actuel du championnat de France ?
Lassine Sinayoko : Contrairement à ce que beaucoup pensent, c’est un championnat très relevé. Il y a un monde d’écart avec la Ligue 2 en terme d’intensité et d’efficacité. Il y a des erreurs sans conséquence que l’on commettait en Ligue 2, en Ligue 1 ça se paye cash. Dans les 30 derniers mettre, que ce soit pour attaquer ou défendre, c’est totalement différent.
Après 5 journées écoulées, quels sont les premiers enseignements que vous retenez ?
Lassine Sinayoko : En premier c’est l’efficacité. On voit que lorsque l’on a des actions et que l’on arrive pas à les concrétiser, la sanction tombe derrière. Malheureusement on en a fait les frais. Mais on va tout faire pour travailler cet aspect et gagner en efficacité offensivement mais aussi défensivement.
Pour son retour en Ligue 1, Auxerre ne compte qu’une victoire pour le moment. Est-ce le début de saison auquel vous vous attendiez en interne ?
Lassine Sinayoko : On ne s’attend jamais enchaîner quatre défaites de suite, Mais on n’est pas en terre inconnue. On savait que ça pouvait arriver vu notre statut. Donc on travaille encore plus pour essayer de mettre fin à ce cycle de défaites. Il n’y a pas de surprise et on va essayer d’inverser les choses.
Quels sont les objectifs du club cette saison ? Juste jouer le maintien ?
Lassine Sinayoko : On est des compétiteurs, donc on veut toujours gagner. Plus on gagnera et plus on sera content. Après c’est sûr que l’objectif principal est de ne pas redescendre. Tout le monde a ça en tête, mais si on peut aller plus haut on ne va pas se gêner. L’objectif c’est de gagner chaque match et se placer le plus haut possible.
« Avant tout aider l’équipe, même si je ne marque pas »
Brest a crée la sensation la saison dernière et fait encore parler en ce début de saison. Est-ce que vous vous inspirez de ce qu’ils ont fait ?
Lassine Sinayoko : Pour les clubs dits « petits », c’est sûr que leur parcours inspire beaucoup. Ils ont montré que tout le monde est capable de finir le plus haut possible, donc on va s’en donner les moyens. On a vu que Lens a réussi à aller chercher le haut du tableau dès qu’ils sont montés en Ligue 1, Toulouse qui gagne la Coupe de France… Il y a beaucoup de clubs qui ont pu s’installer à long terme, donc bien sûr qu’on y croit et on va tout faire pour que cela nous arrive aussi.
Sur le plan personnel, vous n’avez pas encore ouvert votre compteur but. Est-ce que cela vous pèse mentalement ?
Lassine Sinayoko : Non, pour l’instant il y a beaucoup plus important. Après être attaquant et ne pas marquer ça peut être frustrant, mais l’objectif est d’abord de faire gagner l’équipe. Si on peut le faire par d’autres moyens, en défendant bien, en faisant des courses et toutes ces choses, c’est aussi bien. On aide pas l’équipe qu’en marquant, même si c’est le but d’un attaquant. Pour le moment je ne men fais pas.
Prochaine échéance en Ligue 1 c’est dès ce vendredi face à Brest justement, comment abordez-vous ce match ?
Lassine Sinayoko : On essaye de l’aborder sans s’affoler. On a qu’une seule victoire pour le moment, mais dans le jeu on produit de belles choses. Le vent va finir par tourner et on sera récompensé. On se donne tous à fond, on est motivé, encore plus qu’en début de saison, on est confiant. On est à la maison en plus donc on va tout donner pour nos supporters. On a à cœur d’arracher une 2ème victoire à domicile.
« Beaucoup de déception en sélection, mais… »
A côté du club il y a aussi la sélection du Mali. Ces derniers mois, les Aigles se sont beaucoup illustrés du côté extra-sportif jusqu’à une menace ce grève de votre part les joueurs. Quelle est l’ambiance actuelle ?
Lassine Sinayoko : Franchement il y a eu beaucoup de déception. On était déçu par pas mal de choses en interne, mais après c’est comme ça, ce sont les aléas du pays. Maintenant tout commence à rentrer dans l’ordre donc la plupart des joueurs est revenue en sélection. En espérant que cet épisode soit derrière nous.
Toutes ces tensions pendant des mois se sont fait ressentir dans les résultats, au mois de juin notamment avec la défaite contre le Ghana et le nul contre Madagascar…
Lassine Sinayoko : Forcément ce qui se passe autour influe sur le côté sportif. Quand tu n’es pas dans les meilleures conditions, ça va se ressentir sur le terrain. Après c’est aussi à nous de mettre ça de côté et de se donner à fond quand on joue pour le pays. Personne n’a jamais triché, surtout que tout le monde est fier de représenter le pays. Sur le terrain tout le monde se donne à fond, mais il y a des aléas qui font que c’est compliqué. On a fait ces deux contre-performances, mais tout le monde a à cœur de se rattraper. Il reste encore des matchs pour se qualifier.
Depuis un moment maintenant, le Mali est perçu comme une équipe qui peut remporter un trophée. Mais paradoxalement, ça coince toujours. Comment expliquez-vous le fait que le moment ça ne bascule pas du bon côté pour vous ?
Lassine Sinayoko : C’est la question qu’on se pose tous. Depuis des années maintenant on a des joueurs qui évoluent au plus haut niveau, qui jouent la Ligue des champions, qui jouent ensemble depuis petits, donc tout le monde se connaît bien, on est un groupe, une famille. Donc normalement ça ne peut que bien se passer sur le terrain, mais malheureusement il y a la réussite qui nous fuit. Mais ça va finir par payer, tout le monde essaye de faire en sorte que ça paye. On a une génération incroyable. Ce serait dommage de ne rien remporter avec une telle génération.
En parlant de trophée et de remporter un titre, est-ce que cette CAN 2023 et ce match fou contre la Côte d’Ivoire pèsent encore dans les têtes ? Ou alors vous êtes passés à autre chose ?
Lassine Sinayoko : Personnellement, j’y pense constamment. Dès que j’entends les mots CAN ou Côte d’Ivoire ça me fait mal parce que c’est un match que l’on aurait jamais dû perdre. Jamais de la vie. Mais en même temps c’est ce qui rend le football encore plus beau. On ne peut s’en prendre qu’à nous, mais on va tacher de se rattraper.
« Aucun contact avec Tom Saintfiet »
Octobre arrive vite avec deux matchs contre la Guinée Bissau. Deux victoires pourraient quasiment vous assurer la qualification pour la CAN 2025. Comment allez-vous aborder ces matchs ?
Lassine Sinayoko : Déjà, il faudrait que je sois sélectionné (il était absent lors de la précédente trêve en raison d’une blessure, ndlr). Si c’est le cas, il faudra tout faire pour gagner la double confrontation car ça reste un adversaire abordable, surtout en jouant à domicile. J’espère qu’on pourra gagner pour rendre fier notre public. On leur doit bien ça.
Tom Saintfiet est le nouveau sélectionneur. Avez-vous eu à échanger avec lui depuis son arrivée ?
Lassine Sinayoko : Non, pas du tout. Il n’y a eu aucun contact pour le moment. Peut-être que ça va arriver.