Au Cameroun, les fans de basketball rêvent éveillés, depuis l’annonce de la présélection de Pascal Siakam, en vue du tournoi qualificatif des Jeux Olympiques de Paris 2024. Après que Joël Embiid (Sixers) a décidé de tourner le dos à son pays, la Fédération nationale de basketball a jeté son dévolu sur l’ailier fort des Pacers de l’Indiana. « La Fédération est en contact avec Siakam depuis quelques temps. Elle fait tout pour l’avoir en sélection », révèle Yves Tsala, expert et ancien dirigeant camerounais de basketball.
« Siakam n’a pas encore donné de réponse »
A moins de 2 mois de ces éliminatoires qui se tiennent du 2 au 7 juillet, le Cameroun continue de faire la cour au champion de NBA 2019. « Le Team manager de la sélection nationale l’a recontacté récemment, mais Siakam n’a pas encore donné de réponse, apprend-on. Pour l’heure, il n’a ni infirmé ni confirmé son envie de défendre les couleurs de son pays ». Alors, le rêve n’est-il pas assez beau pour le Cameroun ? « Les chances de voir Siakam en sélection existent mais elles sont infimes », répond Yves Tsala.
Incertitudes
En effet, plusieurs facteurs pourraient jouer contre le Cameroun dans ce dossier. Pascal Siakam (41 matchs, 21,3 points et 7,8 rebonds en moyenne cette saison) est encore en compétition. Le natif de Douala affronte les Knicks de New York les 17 et 19 mai prochains. Ce sera dans le cadre des matchs 6 et 7 des demi-finales de la Conférence Est. Son club et lui nourrissent l’ambition de se qualifier pour la finale. De plus, son contrat avec les Trotteurs s’achève en fin de saison. Le NBA Most Improved Player (MIP) 2019 devra ensuite négocier un nouveau contrat avec la franchise basée en Idianapolis. A défaut de se trouver un autre club. Et forcément, tout cela vient avant la sélection nationale.
Conditions
« Tant que son avenir en club n’est pas assuré, il n’aura pas l’esprit libre », martèle l’ancien président de la Ligue de basketball du Centre. Que Siakam resigne avec Indiana ou une autre franchise, le Cameroun devra se montrer patient et surtout convaincant. Et ça, ce n’est pas gagné d’avance. « C’est une situation qui implique de discuter avec le joueur, son entourage, ses agents et le club qui va le signer. Il faudra avoir la caution du club. Pour y arriver, il va falloir les rassurer sur la prise en charge médicale et un certain nombre de choses qui font que sa venue en sélection soit la moins risquée possible. Or au regard des délais extrêmement courts, ce sera très difficile à mon sens de l’avoir », avoue Yves Tsala.
La Fédération camerounaise avait un délai pour publier sa liste de présélectionnés. Elle a dû le faire sans la caution du joueur de 30 ans. En attendant qu’il se décide, elle scrute la moindre déclaration de sa part : « on suit de près tout ce qu’il dit pour peut-être avoir des indications par rapport à son envie de participer à ce tournoi avec le Cameroun ou pas ».
Arthur Wandji