Dominique Lasconi, meilleur performeur de la RDC aux Jeux Olympiques 2024.
Sports News Africa : Dominique Lasconi, vous venez de participer à vos premiers Jeux Olympiques à Paris, qu’en retenez-vous ?
Dominique Lasconi : Ça m’a fait énormément plaisir de participer à une aussi grande compétition pour la première fois de ma carrière. Côtoyer les grandes stars de ma discipline, ça a été quelque chose de merveilleux. J’ai aussi beaucoup appris. je peux dire clairement que j’ai beaucoup gagné en expérience.
Etes-vous satisfait de votre résultat ?
Je peux dire que oui; ça s’est bien passé au regard des conditions de préparation. Je suis venu à Paris sans mon coach, ça m’a un peu dérangé, mais Dieu a fait grâce, ça s’est quand-même bien passé.
Vous avez fait un chrono de 10’50 au premier tour avant de faire 10’53 au deuxième tour. Etait-il difficile de faire mieux ?
Dominique Lasconi : J’ai fait ma meilleure performance de la saison au premier tour, bien que loin de mon record qui s’élève à 10’16. Après la première course j’avais ressenti des douleurs au niveau des cuisses. Je savais que la deuxième course allait être difficile. L’entraîneur du centre de Dakar qui est à Paris m’avait encouragé à courir et à ne pas trop me préoccuper du temps, parce que j’avais raté ma préparation. Il m’a demandé de profiter de l’instant, de me frotter à toutes ces stars présentes et c’est ce que j’ai fait.
Comment s’est alors passée votre préparation ? vous n’étiez pas au pays comme les autres athlètes congolais. Votre préparation a-t-elle été meilleure que celle de vos compatriotes ?
Dominique Lasconi : Je suis un boursier de la Conférence des ministres de la jeunesse et des sports de la Francophonie (CONFEJES). Je suis au centre de développement d’athlétisme basé à Dakar, au Sénégal. Quand le Comité olympique congolais m’avait informé que j’étais qualifié aux JO, le centre avait fait un état de besoins envoyés à la Fédération pour un stage. Mais celle-ci elle n’a pas répondu. J’ai raté deux stages que je devais passer en France. J’ai été ensuite au Cameroun pour les Championnats d’Afrique et juste après, je suis venu en France pour participer à certains stages qui étaient disponibles, mais malheureusement, je suis arrivé en retard faute des moyens. Je n’ai eu qu’une semaine pour m’acclimater.
Comment vous êtes vous alors débrouillé une fois arrivé en France ?
Dominique Lasconi : Quand je suis arrivé en France, j’ai rencontré un des vice-présidents du Comité olympique congolais, Christian Matata, à qui j’ai présenté l’état de besoins que le centre de Dakar avait fait. C’est lui qui m’a aidé à avoir cette petite semaine de préparation à Paris pour m’acclimater. C’était compliqué aussi avec le climat qui était trop changeant avec les risques de se blesser mais Dieu a fait grâce, je ne me suis pas blessé.
Comment comptez-vous vous améliorer ?
Dominique Lasconi : Le plus important pour nous athlètes, c’est d’aller dans des stages pour nous perfectionner. On voit les autres athlètes africains aller s’entraîner aux États-Unis par exemple; nous devons faire de même si nous voulons nous améliorer. Il y a des bourses olympiques qui existent, qu’on nous les donne. J’ai déjà gagné en expérience, les membres de notre Comité olympique m’ont félicité après ma deuxième course, le vice-président, Christian Matata, m’a promis de faire un suivi sur la question des bourses à son retour au pays.
Avant les JO, aviez-vous participé à d’autres compétitions outre les Championnats d’Afrique ?
Dominique Lasconi : Non, pas beaucoup et je pense que c’est ce qui à été à la base de ma baisse de régime. J’avais seulement pris part à deux meetings au Sénégal où j’avais fait 10’30 sur 100m à chaque fois. La Fédération n’avait pas répondu au cahier des charges que le centre avait établi, voilà pourquoi je n’ai pas participé à plusieurs compétitions.
Pour la suite de votre carrière, vous allez rester au centre à Dakar ou vous avez d’autres projets ?
Dominique Lasconi : Si le Comité olympique congolais nous trouve des bourses, pas seulement à moi, mais d’autres athlètes aussi, ça sera intéressant. Il y a des bons centres aux États-Unis, au Canada ou en Afrique du sud. Si on partait là-bas, on va être meilleurs. Les contre-performances des Congolais sont dues à la mauvaise préparation que nous avons eue. Bientôt là en 2027 il y aura les Jeux de la Francophonie, ensuite viendront les Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028, que nos autorités nous aident vraiment à obtenir des bourses pour des stages à l’extérieur du pays. Vous verrez que les résultats seront meilleurs.