Médaille de bronze aux Jeux olympiques cet été, médaille d’argent un an plus tôt à la Coupe du monde, deuxième place au classement FIBA… Tous les indicateurs du basket serbe semblent être au vert aujourd’hui.
Mais demain ? Svetislav Pesic, dont les JO devaient être sa dernière compétition à la tête de la sélection nationale, est de ceux qui, paradoxalement, ne sont pas optimistes pour la suite. « Je suis très direct et je peux souvent dire ce que beaucoup de gens n’aiment pas entendre », admet le technicien dans une interview avec le média croate Index.
Ce qu’ils n’aiment pas entendre ? « J’avais souvent l’habitude d’avertir les gens en Serbie que nous étions en bonne voie pour suivre la Croatie dans le domaine du basket. Cela signifie que nous sommes sur le point de toucher le fond, tout comme vous », se permet d’avertir celui qui a passé une grande partie de sa vie en Bosnie.
Le technicien considère que « si certains dirigeants du basket serbe ne changent pas d’approche », la Serbie devra se « contenter » de se qualifier pour les championnats d’Europe et du monde. Sans davantage d’ambitions en matière de médailles. À l’instar de la formation croate donc, dont les dernières médailles internationales remontent au début des années 1990.
L’Étoile rouge et le Partizan dans le viseur
« On peut oublier les Jeux olympiques. Les gens n’aiment pas entendre cela. C’est pourquoi il n’est pas surprenant que je n’aie jamais été pleinement accepté dans le basket serbe », déduit le coach.
Ce dernier, dans une interview un mois plus tôt reprise par BasketNews, avait déjà considéré qu’il était « crucial d’avoir un système et une stratégie en place » au niveau du basket local. « On a de grands problèmes parce qu’on a de grands objectifs. C’est une grande responsabilité pour tout le monde, et il est temps de commencer à penser différemment », réclamait-il vaguement.
Le coach évoquait un « système totalement obsolète » et estimait que la réussite d’un changement de philosophie « dépendra en grande partie de l’Étoile rouge et du Partizan, nos plus grands clubs ». Un moyen de pointer du doigt la formation au sein des clubs en question ? Au regard de son effectif actuel, le Partizan ne compte par exemple que 6 Serbes sur les 16 joueurs listés.
« Je me sens perdant à la fin de ce processus parce que je n’ai pas réussi à convaincre les gens pendant toutes ces années : tout le monde acquiesce, mais rien n’est fait », regrettait encore Svetislav Pesic.