« Woj », star absolue du scoop NBA, a décidé à la surprise générale d’annoncer son retrait du monde des médias, quittant ainsi son rôle de vedette d’ESPN le 18 septembre dernier. Discret depuis dans son nouveau rôle de manager général du programme basket de l’université de St. Bonaventure, son ancienne fac, l’ancien journaliste a un peu levé le voile sur ce départ aussi fracassant que pouvaient l’être certaines de ses annonces.
Dans un long article de Sports Illustrated, Adrian Wojnarowski y explique son épuisement mental dans ce rôle de source principale du microcosme basket. Celle qu’une très large partie de la balle orange contactait pour fournir ou faire passer des informations. Et qui l’ont contraint, explique l’auteur de l’article, Chris Mannix, à dormir dans un aéroport pour ne pas manquer l’annonce du trade de James Harden des Sixers aux Clippers la saison passée, de peur de manquer de connexion dans l’avion. Ou encore les moments manqués en famille, dont son téléphone s’était imposé comme « le cinquième membre » explique sa femme, Amy Wojnarowski. « Ce que je faisais n’était plus épanouissant » résumé « Woj ». « Je n’en pouvais simplement plus. »
Atteint d’un cancer de la prostate depuis mars
L’ancien auteur des « Woj bomb » ajoute qu’une nouvelle jusque-là inconnue du grand public l’a encouragé à prendre sa décision. Adrian Wojnarowski est ainsi atteint d’un cancer de la prostate, diagnostiqué en mars dernier.
Si le pronostic de rémission est bon à l’heure actuelle, l’homme de 55 ans ne voulait plus « passer un autre jour de ma vie à attendre les résultats de l’IRM de quelqu’un d’autre ou appeler un agent à une heure du matin pour une histoire d’entorse de la cheville. »
Il a été d’autant plus marqué par cette épreuve suite au décès de Chris Mortensen, ancien insider NFL de renom chez ESPN, suite à un cancer de la gorge. Adrian Wojnarowski explique que la mort de son ancien collègue et l’absence de certains de ses partenaires de travail aux obsèques l’ont fait relativiser l’importance de son job.
« Cela m’a rappelé que cela ne faisait pas tout. Au final, il ne restera que votre famille et vos amis proches. Et puis, tout le monde s’en fout. Personne ne se rappellera vos « breaking news », ce n’est que du vent. »
Refus de changer de rôle à ESPN
Épanoui dans son nouveau rôle chez les Bonnies, le surnom des équipes de St. Bonaventure, Adrian Wojnarowski a troqué les coups de fil sur les signatures de « free agents » pour ceux à de potentiels partenaires pour établir un budget pour sa fac. Quitte à sacrifier 99% de salaire par rapport à ce qu’il percevait chez ESPN. « La seule raison qui me faisait y rester, c’était l’argent » assure-t-il. « Ce n’est pas une assez bonne raison. »
Il a ainsi refusé de rester au sein de l’entreprise, même avec un rôle différent que ce soit à écrire des articles sans la pression du quotidien, ou de prendre du temps et ne revenir que pour les grandes échéances de la saison.
« Notre public méritait quelqu’un qui est complètement immergé dans la NBA chaque jour et je ne l’aurais pas été » précise-t-il. « Dans mon esprit, je n’avais plus la moindre valeur pour eux. »