Joe Mazzulla est un infatigable observateur. Quel que soit le contexte, il prend note. Lorsqu’il assiste à un match de l’US Open, il observe par exemple la fréquence à laquelle les joueurs communiquent avec les entraîneurs. Même procédé lors d’un spectacle à Broadway où il prête attention à la façon dont les acteurs régulent leur respiration.
Le coach des Celtics connaît l’importance des détails. « Les fondamentaux, voilà ce qui compte. Le fait de gagner un titre ou non n’a pas d’importance. Il faut s’engager dans les détails et comprendre ce qui fait que l’on gagne et que l’on perd », formule le technicien auprès du Boston Sports Journal.
L’an passé, les Celtics et lui ont fait un peu plus attention à ces fameux détails pour aller décrocher leur 18e bannière. Alors que plusieurs de leurs adversaires se sont présentés en étant démunis, les C’s n’ont pas fait dans le détail : seulement trois matchs concédés en playoffs sur un total de 19 rencontres disputées.
Une bascule lors du match 3
Avec le recul, Joe Mazzulla fait part d’un paradoxe : la série face aux Pacers, en finale de conférence, « a été de loin la plus difficile ». Indiana est pourtant la seule équipe que les Celtics ont sorti en quatre rencontres, là où il leur a fallu cinq manches pour repousser les trois autres formations adverses (Heat, Cavs et Mavs).
« On les a balayés, mais cela aurait dû se jouer en sept matchs », chiffre le coach. L’explication ? Les fameux détails qui ont tourné en leur faveur.
« Il y a tellement de choses que l’on ne peut pas contrôler. On essaie de commettre une faute et on offre à (Aaron) Nesmith un 3-points dans le corner grand ouvert. S’il le rentre et qu’on va en prolongation à l’extérieur, c’est un match complètement différent », lâche-t-il en référence au dénouement du Game 3 dans l’Indiana.
Le défi des choses simples
Il poursuit : « Il y a une liste de choses que j’ai écrites et que j’aime bien. Voici toutes les choses qui se sont produites et sur lesquelles on n’avait aucun contrôle. On doit s’entraîner à partir de cette liste de choses pour essayer de les contrôler un peu plus. Mais il y a toujours des choses sur lesquelles il faut se ‘rendre’ dans un match. » Se rendre à l’incertitude d’un moment.
Pour gagner en sérénité, Joe Mazzulla veut s’appuyer sur ce qu’il a vu dans l’athlétisme et son passage du relais.
« C’est une chose simple, qu’ils ont probablement répétée encore et encore et qu’ils ont réussie. Il ne s’agit pas de s’entraîner encore et encore, mais de savoir si l’on peut faire les choses les plus simples sous la contrainte la plus forte. Pour moi, c’est le défi de notre avenir » explique-t-il ainsi.
Avec à la clé, le doublé ? « Les gens vont dire que la cible est dans notre dos, mais j’espère qu’elle est sur notre front, entre nos deux yeux. J’espère que je peux voir le point rouge », souhaite le coach.