Tom Saintfiet : « ma femme m’a dit ‘qu’est-ce que tu es en train de faire ?’ » [Exclu]

Tom Saintfiet, le nouveau sélectionneur des Aigles, a
rencontré les autorités maliennes ce lundi matin. L’ancien coach de
la Gambie compte écrire une belle histoire avec le Mali. Le
technicien belge vise une qualification historique à la Coupe du
monde avec sa nouvelle équipe, rien de moins. Il s’est adressé à la
presse juste après son entretien avec le ministre des Sports du
Mali.

Propos recueillis par Yoro Mangara

Tom Saintfiet, pourquoi avez-vous choisi le
Mali ?

Le Mali est l’une des meilleures équipes en Afrique. Quand on
est entraîneur, on veut rencontrer les meilleures équipes au monde.
C’est pourquoi j’ai choisi le Mali. Je suis là pour gagner des
titres. J’ai la même ambition que le ministre, le président de la
fédération et le peuple malien. L’objectif premier est de se
qualifier à la prochaine Coupe d’Afrique des nations. Après, il y
aura la qualification à la Coupe du monde. On n’est pas dans une situation
facile mais il nous reste six matchs, donc tout est
encore possible. Nous aurons deux matches à domicile et quatre à
l’extérieur. Nous devons gagner tous nos matchs, notamment au Ghana
et en Centrafrique.

Ce ne sera pas facile, mais dans le football tout est possible.
Nous avons la chance d’avoir d’excellents joueurs au Mali. On va
d’abord essayer de se qualifier à la CAN, et essayer ensuite d’écrire
l’histoire. Les joueurs doivent être motivés pour porter le maillot
de l’équipe nationale, écrire l’histoire. Quand on joue pour un
pays comme le Mali, on doit tout donner car le peuple est derrière
toi. Il te soutient partout, dans la rue, sur les réseaux sociaux…
Je veux créer cette ambition autour de l’équipe avec mon staff, la
fédération et le ministère des Sports.

« Je n’ai pas encore signé mon contrat
»

Quelle sera la durée de votre
contrat ?

Je n’ai pas encore signé. Ça se fera très vite. En principe, je
dois signer un contrat de deux
ans. C’est un choix qui n’a pas été facile pour moi.
J’ai un contrat de deux ans avec les Philippines
signé au mois de février dernier avec des conditions financières
très intéressantes pour moi. Quand j’ai décidé de venir au Mali, ma
femme m’a dit « qu’est-ce que tu es en train de faire ? Tu vas
perdre beaucoup d’argent en signant au Mali. » Je comprends sa
réaction. Sur le plan financier, c’est une grosse perte pour
moi.

J’ai signé au Mali pour la compétitivité de son équipe
nationale. Je suis un sportif, je veux jouer de grands matchs. Je
veux écrire une histoire avec le Mali, avec le peuple malien. Dans ce pays,
nous n’avons pas 20 bons joueurs, le Mali a plus de 100 bons
footballeurs. C’est un rêve d’être à la tête d’une sélection comme
le Mali. L’argent ne me fait pas courir. Je veux donner du bonheur
au peuple malien. Avec la discipline, le travail, je vous assure
que c’est possible d’écrire une belle histoire avec le Mali.

« Au Togo, on m’appelle ‘Monsieur discipline’
»

Que pensez-vous du public malien ?

Nous avons joué ici en mars avec la Gambie, et je puis vous dire que
nous étions surpris de l’accueil que le peuple malien nous a
réservé. C’est un peuple gentil. Normalement, l’adversaire n’est
pas bien accueilli. Ici, c’est le contraire. C’est un peuple
accueillant. J’ai fait quelque chose au Togo, en Namibie, en
Gambie. Je veux écrire ici aussi une belle histoire. Le Mali a plus
de qualités que les autres pays que je viens de citer. C’est
possible de faire quelque chose de grand dans ce pays. Je vais
travailler avec tout le monde, les journalistes, les autorités, les
joueurs. Nous allons essayer de tirer dans le même sens. Nous
allons essayer de donner du plaisir au public. Nous n’allons pas
gagner tous les matchs, mais je veux que mes joueurs donnent tout
afin de rendre le public heureux.

Allez-vous changer le staff actuel ? Allez-vous
continuer avec Aliou Badara Diallo, l’actuel
intérimaire ?

Pour moi, Aliou Badara
Diallo est très important comme bras droit. Il connait
bien le football local, il a gagné dans presque tous les clubs
maliens. Je vais travailler avec lui, bien sûr. J’aime travailler
avec les locaux. Je l’ai fait partout. Je ne veux pas me tromper
sur la culture du pays, sur la religion. C’est pourquoi, je
m’appuie sur quelqu’un qui connait le pays. Après, bien sûr que
j’aurai aussi mon staff à moi qui m’a toujours accompagné.

J’ai toujours dit que le Mali est un grand pays de football.
Quand j’étais à la tête de la Gambie, j’ai toujours dit que le Mali
est l’une des meilleures équipes du monde. Je vais aider tout le
football malien, car je sais que quand l’équipe nationale marche,
il tire tout le football vers le haut. Au Togo, on m’appelle « Monsieur
discipline », je vais faire en sorte qu’on ait là une équipe
disciplinée. Je vais marteler aux joueurs, que c’est un honneur de
jouer pour son pays, et qu’ensemble nous allons réussir.