À la veille de la rencontre de la 13e journée de Ligue 1 face à Nantes, Luis Enrique a évoqué la responsabilité des joueurs dans son projet au micro des journalistes.
Journaliste – Vous indiquez depuis votre arrivée que vous êtes dans un processus pour faire grandir le club avec un effectif très jeune, avec un nouveau projet. Aujourd’hui on aimerait savoir à quelle étape du projet êtes-vous et à quel moment intégrez-vous la responsabilité des joueurs ? Étant donné que depuis le début de votre arrivée, vous avez pris le lead sur cette équipe, vous assumez les victoires comme les défaites. Mais à quel moment la responsabilité des joueurs arrive dans ce processus ?
Je précise : moi, je prends la responsabilité des défaites, les victoires ne sont pas les miennes, ce sont celles des joueurs et je l’ai dit depuis le début. Je sais que le plus difficile c’est ce que font les joueurs quand il y a un problème. En revanche, c’est moi, le responsable, parce que mes décisions sont importantes, mes choix sont importants. Mais je précise que la victoire leur appartient. Moi, ma responsabilité, ce sont les défaites-moi et mon staff, on le sait et c’est comme ça que ça fonctionne.
Moi, je responsabilise mes joueurs depuis le premier jour, mais je le fais dans le vestiaire je ne le fais pas publiquement. Moi, je fais partie d’une autre génération, je vis les choses d’une manière différente.
Mais, moi, mes joueurs, je les responsabilise quand je suis face à eux par rapport aux choses qu’ils font mal et je le fais ligne par ligne, mais je ne le ferai jamais publiquement parce que ça n’a pas de sens et ce n’est pas ma manière de voir les choses. Mais que personne ne croit que les joueurs n’ont pas une responsabilité, ils ont une grande part de responsabilité. Ce que l’équipe répète au fil des matches et au fil des saisons, ça c’est ma responsabilité, avec mes décisions, que très souvent personne ne comprend, mais pourquoi est-ce que tu prends cette décision ou une autre, mais tout cela s’appuie sur des choses différentes : les performances à l’entraînement, les performances sur le terrain, le comportement aussi personnel…
Ça n’est pas seulement bien jouer au foot, mais aussi bien représenter un club, une ville importante. Tous les joueurs ne peuvent pas jouer au Paris Saint-Germain. Il ne s’agit pas seulement d’avoir une qualité technique et physique pour jouer ici, il faut avoir du courage, il faut avoir des valeurs, du comportement, ce sont des choses plus complexes. Et donc pour te répondre à quelle étape du projet je me situe ? Je ne sais pas, la première chose et le principal c’est que je suis au début de la deuxième saison, c’est ça la réalité. Combien de temps ça va durer ? Je ne sais pas, ça peut durer 4, 5, 6, 7 ans, peut-être 2 ans, peut-être 3, 4… Je ne sais pas, mais ce n’est pas quelque chose qui me pose problème ou qui m’inquiète.
Moi, je suis là pour faire en sorte que l’équipe ait une identité, qu’elle gagne ou qu’elle perde, quelque chose qui fasse que les supporters se disent : « On a perdu de façon injuste, on a peu de points, mais on a lutté. » Moi, c’est l’impression que je veux donner à mes supporters, c’est mon objectif. Et ensuite : est-ce qu’on gagne ? Est-ce que l’on perd, ce sont des choses que je ne peux pas garantir.
Photo : ATS