« Que voulez-vous savoir ? Pourquoi on est mauvais ? » Anthony Edwards a l’art de dire les choses avec légèreté. Cette phrase prononcée devant les journalistes qui attendaient de lui poser des questions dans le vestiaire résume bien la situation des Wolves, qui venaient de perdre face aux Kings et enchaînaient ainsi une quatrième défaite de suite.
Torse nu, très calme, parfois avec le sourire aux lèvres, l’arrière n’a pas ménagé ses critiques devant la presse locale. Se visant également, en expliquant que ce revers face à Sacramento était pour lui. Clairement, il n’a pas aimé l’attitude du groupe dans cette partie.
« Je n’aime pas qu’on fasse les cadors (« frontrunners » en anglais, soit quand on est meilleur devant que derrière au score). Je ne suis pas comme ça. Je déteste en avoir ou penser qu’on en a dans l’équipe. Je ne pense pas que ce soit le cas. Mais dans ce match, on l’était à 100% », regrette-t-il. « Quand on était derrière au score, personne ne parlait. On est passé devant et alors tout le monde applaudissait. Puis, on était encore derrière et là, silence radio. C’est la définition de faire le cador. L’équipe et moi-même, on était comme ça. »
Un groupe qui n’arrive pas à se dire les choses
Pourquoi les Wolves, qui avaient tant de caractère la saison passée, ne peuvent-ils désormais plus survivre aux moments de turbulence ?
« On est soft collectivement, en interne. Pas contre l’adversaire, mais entre nous. On ne peut pas se parler. On est une bande de petits garçons. Tout le monde, toute l’équipe. On n’arrive pas à se parler. On doit trouver la solution car on ne peut pas poursuivre dans cette direction », répond Anthony Edwards. « On est tellement négatif alors que ces deux dernières années, on était si proche. On s’est graduellement éloigné les uns des autres, c’est le plus fou. On a seulement deux nouveaux joueurs, le reste se connaît. »
Alors que l’arrière regrette que les joueurs ne fassent pas ce que le coach demande – « on ne suit pas les consignes et on n’écoute pas les coaches, c’est tout » -, n’est-ce pas son rôle de leader et de meilleur marqueur de l’équipe de prendre la parole pour remettre les Wolves dans le bon sens ?
« Parfois c’est dur », admet-il. « On regarde autour de soi et chacun a son objectif. Donc que suis-je censé dire ? J’essaie d’être meilleur dans ce domaine, de trouver ce que je dois dire pour qu’on soit tous sur la même longueur d’onde. »
Il y a urgence car Minnesota reste sur quatre revers de suite, pointent à la 12e place de la conférence Ouest et affichent un bilan très, très décevant de 8-10. Pis encore, les fans locaux commencent à se plaindre ouvertement. « Les fans ont sifflé. C’est dingue… On se fait huer dans notre propre salle », regrette le champion olympique 2024.