« Reconstruction, c’est le bon mot. » Et c’est l’un des premiers venant à l’esprit de Masai Ujiri lorsqu’il s’agit de décrire la saison à venir des Raptors. Difficile de voir autre chose en une équipe ayant perdu 19 de ses 21 derniers matchs la saison passée. Et qui n’a pu réaliser que quelques retouches de son effectif cet été.
« On a un chemin clair pour aller de l’avant. On a tracé une voie lors de la dernière Draft où on a obtenu deux jeunes joueurs (ndlr : Ja’Kobe Walter et Jonathan Mogbo). On veut continuer à grandir et à construire cette équipe autour de Scottie (Barnes), qui a 23 ans. Alors, oui, vous voulez toujours être compétitif, et vous jouez pour gagner. On va jouer pour gagner », poursuit le dirigeant.
Oui, « mais c’est une équipe en reconstruction. Je pense que tout le monde le voit clairement. » Il suffit de repenser aux derniers choix du dirigeant, notamment de faire une croix sur les derniers cadres du titre de 2019 – Fred VanVleet, Pascal Siakam et OG Anunoby – pour rajeunir l’équipe.
Un groupe jeune qui attend encore la pleine éclosion du leadership de Scottie Barnes. Comptant parmi les rares vétérans de l’équipe, Jakob Poeltl, ne se fait pas trop d’illusions.
« Pas notre objectif principal »
« On est tous conscients de la situation. L’équipe a connu des changements massifs depuis le milieu de la saison dernière. On sait donc qu’on repart de zéro. On est tout à fait capables de gagner des matches (mais) je sais que ce n’est pas notre objectif principal. Il s’agit d’un projet à long terme », rappelle le joueur de 28 ans.
Alors non, les Raptors ne vont pas « viser le titre cette année. Cela n’a pas de sens pour nous d’essayer au maximum de gagner chaque match et de sacrifier notre développement pour cela. » « Développement » pour ne pas dire « tanking » possible, donc ? Le mot ne sera évidemment pas prononcé.
« Lorsque les équipes passent par là, elles donnent le ton de leur jeu et de la culture de l’équipe qu’elles souhaitent instaurer. Vous espérez le meilleur, mais on sait tous ce qu’est la réalité dans cette ligue, et la Draft est un moyen pour nous d’acquérir des joueurs, en particulier dans un marché comme le nôtre », reprend Masai Ujiri.
Même si, à l’exception de Scottie Barnes, les exemples de haut choix de Draft ou de joueurs ayant un impact important chez les Raptors se font rares sur la décennie écoulée.
Mais cette question, comme d’autres, concerne d’abord les dirigeants : « Je ne veux pas que (les joueurs) parlent de reconstruction – c’est moi. Ils doivent parler de gagner, de jouer et d’être compétitifs. C’est dans cet état d’esprit que l’on veut les voir. Ils font leur boulot, on fait le nôtre, d’accord ? »