Après un mois de compétition, les Rockets possèdent la deuxième meilleure défense de la NBA, avec 103.7 points encaissés sur 100 possessions, derrière Oklahoma City (102.7). Un indice pour expliquer la troisième place actuelle de la franchise texane dans la conférence Ouest et surtout la traduction de la volonté du coach.
« Chaque équipe qui a remporté le titre était, en général, une des cinq meilleures défenses de la ligue. C’est non négociable pour moi », assure Ime Udoka pour The Ringer.
Le technicien a donc encore demandé des efforts à ses troupes cette saison. Elles avaient déjà bien progressé la saison passée (9e défense de la NBA), mais elles sont encore plus tranchantes en 2024/25. La consigne principale est simple : tenir en un-contre-un. « On sera aussi bon que le sera notre défense individuelle », précise Ime Udoka.
Accepter les différences de taille…
« Ce n’est pas vraiment une question de schémas, c’est surtout de la volonté, de l’envie », poursuit-il. « C’est très révélateur quand on montre les chiffres défensifs des années précédentes. Si on en a sincèrement marre de perdre et qu’on veut changer la perception de son équipe, alors ça commence par là. »
Pourquoi faut-il absolument tenir son adversaire en un-contre-un ? Parce que la défense des Rockets s’appuie sur des changements permanents. Pour le faire correctement, pour que les joueurs ne soient ainsi jamais pris de vitesse ou bloqués par un écran, il faut énormément de concentration et de communication, voire d’alchimie.
Ce système a néanmoins un défaut, souvent bien exploité par les adversaires intelligents : ils poussent les intérieurs à se retrouver sur les extérieurs et inversement. Dillon Brooks peut donc avoir Karl-Anthony Towns ou Victor Wembanyama sur lui, Fred VanVleet peut avoir à gérer Draymond Green poste bas…
« C’est la force de Dillon. Towns ou Wembanyama, ou les autres pivots, ne sont pas un mismatch pour nous », estime le coach. « Quand ça concerne lui ou nos autres ailiers, Amen Thompson, Tari Eason, Jabari Smith Jr, on ne voit pas cela comme un duel désavantageux. »
… pour limiter les shoots à 3-pts
L’avantage de cette tactique, de ces « switchs » constants, c’est aussi qu’elle limite les espaces des shooteurs. Les écrans ne permettent plus de créer des décalages et c’est ainsi que les Rockets affichent la 3e défense la plus efficace pour limiter les tentatives à 3-pts (34.7 tentatives concédées de moyenne). Les Texans n’encaissent que 11.9 paniers primés par rencontre et seuls les Wolves font mieux (11.8).
« Presque tous nos schémas sont conçus pour éviter les tirs à 3-pts. Si on peut changer et sortir les équipes de leurs actions, pour les forcer à nous battre en un-contre-un, ça fait chuter les tirs derrière l’arc », remarque Ime Udoka, qui demande ainsi à Alperen Sengun de ne pas être dans le « drop coverage », cette couverture défensive du pick-and-roll où le pivot reste en retrait de l’écran pour attendre l’adversaire près du cercle.
« On ne fait pas ça, avec nos intérieurs qui resteraient en retrait. On veut qu’ils soient hauts sur le parquet, qu’ils soient dissuasifs et que les extérieurs adversaires se retrouvent face à eux », explique ainsi l’ancien coach des Celtics, qui a la chance d’avoir des défenseurs polyvalents à disposition et un duo Amen Thompson – Tari Eason particulièrement pesant sur les attaques adverses en sortie de banc.