Sacré champion du monde avec les Bleus en 1998, Frank Leboeuf
pouvait difficilement imaginer un tel destin lorsqu’il évoluait à
Meaux, en Seine-et-Marne, en National. Celui qui jouait alors
milieu de terrain voire meneur de jeu a vu sa carrière basculer
grâce à une cassette envoyée à des clubs plus huppés. Laval sera
séduit et le natif de Marseille restera deux saisons en Mayenne
avant de rejoindre Strasbourg.
Mais Frank Leboeuf a bien failli voir sa carrière remis en
question par un problème physique qui l’empoisonnait. Mais c’était
sans compter sur Philippe Boixel, qui deviendra quelques années
plus tard le kiné des Bleus. « Je suis à Laval, j’ai 19-20
ans comme tous les petits cons, a-t-il raconté dans une longue
interview à So Foot. Un jour, Philippe Boixel, l’osthéo me dit
« tu peux l’enlever ? » et il montrait le bas de mon dos,
en haut du fessier, à mon ex-femme. Quand je la mettais et que je
me penchais, tordu. Quand je l’enlevais, droit. Il m’a sauvé avec
cette histoire de boucle d’oreille. »
Les bons soins d’un rebouteux
Le champion du monde tricolore s’en est également parfois remis
à un rebouteux lorsqu’il était chez les Tango. Avec succès.
« Pascal Rousseau, le gardien de Laval m’avait proposé
d’aller le voir. Ce mec, un paysan de la Sarthe, il aurait sauvé
son fils qui se serait fait étranger par des fantômes… Et moi
j’avais tapé dans une motte de terre à l’entraînement. Ça m’avait
niqué le ménisque, a-t-il ainsi expliqué. On fait une
heure de route et après cinq minutes de fausses caresses, il me
dit: « C’est bon ». Sur le chemin du retour, je dis à
Pascal: « Ton gars, c’est un guignol » Sauf que le
lendemain matin, je n’avais plus mal. Là, tu te dis merde. Et je
suis allé le revoir, plusieurs fois. »
Et l’ancien défenseur central d’ajouter : « Il m’a
fait le coup de l’assiette: tu bouffais dedans et tu lui apportais
sans la nettoyer. Il m’était de l’alcool, du sel, il lisait dedans
et après il la faisait cramer. Si en la brûlant, ça explosait dans
les dix secondes, ce que tu voulais arrivait. »