C’était il y a dix ans et un mois. Après avoir tenu la dragée haute aux « Three Amigos » du Heat sous les couleurs des Pacers, Paul George avait été invité par Team USA pour préparer la Coupe du monde 2014. Un événement auquel l’ailier All-Star n’a pas participé, fauché en plein vol lors de la préparation, au cours de ce match amical à Las Vegas entre deux équipes de « Team USA ». Après avoir contesté un lay-up de James Harden, « PG13 » s’était brisé la jambe sur la structure du panier.
La suite ? C’est son père, invité du podcast de son fils « Podcast P with Paul George« , qui la raconte, allant chercher dans sa mémoire des souvenirs restés intacts tant le moment avait été marquant. Un véritable « cauchemar », comme Paul George Sr. l’a confié.
« C’était un moment difficile », a-t-il débuté, la voix tremblante, les yeux fermés. « Quand je suis arrivé, j’ai pu voir toute la blessure, parce qu’ils ne l’avaient pas encore recouverte. Quelqu’un a ensuite placé une serviette par dessus sa jambe. Mais quand je suis arrivé près de lui, il m’a attrapé. Il ne m’avait jamais serré la main aussi fort. Je l’ai regardé, et je lui ai dit : ‘Hey, si tu veux laisser échapper une larme, ou quoi que ce soit, c’est OK, vas-y’. Il me disait juste : ‘Papa, j’ai mal, il me faut quelque chose’. »
Il n’y a pas que Paul George qui est paniqué. Cette grave blessure, et cette vision de la jambe à l’équerre, paralysent tout le monde, et il faut s’organiser pour le sortir du terrain, mais aussi l’emmener à l’hôpital.
« Il a fallu bien quelque chose comme trente minutes avant qu’ils puissent le soulever du parquet. On s’agitait dans tous les sens pour voir dans quel hôpital on allait pouvoir l’emmener (…). Une fois qu’on arrive, bien sûr, on lui donne quelque chose pour la douleur et on commence à le préparer pour l’amener au bloc opératoire pour qu’il se fasse opérer. Le médicament commençait à faire effet. Et là, son agent, Aaron (Mintz), parvient à avoir M. Bryant au téléphone, Kobe. Donc il donne le téléphone à Paul, et quand il termine l’appel, il me dit, allongé avec un grand sourire : ‘Devine avec qui je parlais ? Je viens de parler à Kobe Bryant !’. »
Dès le retour chez lui, Paul George reprend le ballon
Dans ce moment difficile, Paul George Sr. avait ainsi été marqué par le soutien apporté par l’ensemble de la communauté des joueurs NBA, de Kobe Bryant au reste des joueurs présents ce soir là. « Tous les joueurs NBA étaient à l’hôpital ce soir là. Ils étaient tous là, dans le hall. Quand on évoque l’affection que les joueurs NBA se portent, j’ai pu en être témoin. Quand l’un des leurs se blesse, ils se rassemblent tous », a-t-il ajouté.
Malheureusement pour lui, ce soir du 2 août 2014 n’était que le début d’une longue convalescence d’environ huit mois, par lesquels Paul George a dû passer, en gardant toujours en mémoire le conseil de Kobe Bryant. Le retour à la maison a également été un moment marquant, mais pour une raison bien particulière.
« Quand on est rentré à la maison, au bout de quelques jours, je n’oublierai jamais ça. Il y avait beaucoup de marches pour monter jusqu’à sa chambre, mais on finit par y arriver. Je l’installe, et quelques instants plus tard, il me dit : ‘Papa, aide moi à descendre’. Je lui dis : De quoi as-tu besoin, je vais te le chercher, ne bouge pas’. Il me répond : ‘Non, je veux que tu m’aides à descendre’. Il avait son propre terrain de basket en bas. Il venait à peine de revenir à la maison après une opération chirurgicale, avec des agrafes partout… Donc je l’aide à descendre, on arrive sur le terrain. Et là il me dit : ‘Ok, je veux shooter, et tu me renvoies juste le ballon’. Je suis là, à essayer de ne pas me mettre à pleurer, à me dire qu’il ne devrait pas être là, à penser au basket, juste à se soigner. Et on est restés là peut-être pendant une heure. Il shootait assis, et je lui ramenais le ballon. C’était un moment difficile, parce que je ne savais pas comment tout ça allait finir. C’était un cauchemar. Je ne souhaite à personne de vivre ça « .
Le conseil de Kobe Bryant
Quel était donc le conseil que Kobe Bryant a pu lui donner pour le galvaniser à ce point et passer ce moment difficile, à savoir la première opération chirurgicale de sa carrière de joueur ?
« Bien sûr, il m’a juste montré son soutien, en me disant qu’il était là si j’avais besoin de quelque chose, qu’il était là avec moi », a déclaré Paul George. « Il m’a dit : « La rééducation, ça va être difficile. le travail va être dur. Personne ne veut faire de la rééduc’, ça va être fatigant, tu ne voudras pas le faire. Mon conseil, c’est d’attaquer la rééducation de la même façon que tu attaques l’entraînement sur le terrain. Tu trouves du plaisir à t’entraîner sur un terrain de basket. Il faut que tu retrouves ce même plaisir pour la rééducation ».
PG a donc pris son mal en patience, travaillant dur pour revenir avant la fin de la saison 2014/15 pour faire de ce triste épisode un mauvais souvenir.