Après la première victoire à domicile, Didier Digard – arrivé cet été en provenance de l’OGC Nice – n’a pas caché sa satisfaction du travail accompli, même si la manière n’était pas forcément présente selon lui. Sa réaction après la victoire 3-1 face à l’AJ Auxerre, réduit à 10 à la 45e minute de la rencontre.
Journaliste – Après la victoire contre Saint-Étienne, on a encore fait le plein d’émotions cet après-midi ?
Oui ce n’était pas vraiment reposant, mais c’était très bien, ça montre l’état d’esprit de cette équipe, être mené au score et renverser les choses, c’est une bonne chose. Ça montre vraiment le travail au quotidien de cette équipe, les paliers qui sont entrain de passer d’un point de vue mental, donc c’est une satisfaction de réussir à remporter ce match.
Journaliste – L’ouverture du score auxerroise elle t’a fait stresser un petit peu ou tu te disais que finalement depuis le début du match vous aviez un peu le contrôle du jeu, Arthur [Desmas] n’a strictement rien eu à faire, si ce n’est cet arrêt en fin de match ?
Ça reste malgré tout le début de notre relation [avec l’équipe], donc je ne savais pas trop. Moi j’étais confiant et j’espérais que les joueurs le restent eux aussi, et l’ont bien fait, ils n’ont pas paniqué. Ils ont compris qu’ils étaient vraiment bien et je pense que d’égaliser assez rapidement, ça a facilité les choses.
Journaliste – Auxerre a été rapidement réduit à 10, mais est-ce que aujourd’hui on peut voir la patte Didier Digard ? Une équipe portée vers l’avant, qui tente, qui prend des risques.
Moi ce qui me plait surtout c’est que vous avez vu pas mal de joueurs, et que le niveau ne baisse pas. Ils ont compris que c’était un groupe, que la saison était longue, qu’on pouvait s’adapter à différents systèmes. Ce que je souhaite et ce que j’espère c’est que ma patte, ça soit surtout de réussir à faire prendre conscience à tous ses joueurs qu’ils sont tous importants, qu’ils auront tous une place importante dans la saison et aujourd’hui ils le font et on va tout faire pour qu’ils continuent à le faire.
Journaliste – Comment tu réussis à remettre Rassoul Ndiaye dans le sens de la marche, car sa première mi-temps est compliquée, il y a ce gros raté, et finalement il arrive quand même à marquer, malgré le premier refusé ?
Comme je l’ai dit et je le répète, ils ont le droit de rater (sourire). Moi ce que je ne veux pas c’est qu’ils arrêtent d’essayer, car là on sait qu’on n’a plus aucune chance si on n’essaye pas. Rater ça arrive et il faut continuer. Ensuite il y a des matches où on peut être moins bien, mais mentalement il faut être présent. Le match c’est une fois par semaine, mais il y a aussi tout ce que je vois au quotidien de mon côté. Je ne veux surtout pas qu’ils perdent confiance sur une première période, où on est un peu moins bien et il faut continuer d’insister, jusqu’à ce que les choses tournent.
Journaliste – Sur l’apport de Ndiaye, ses qualités, qui avait vécu un championnat assez compliqué la saison dernière.
Rassoul il a une très bonne maitrise technique donc ça nous permet d’avoir le contrôle du ballon, il peut recevoir des ballons sous pression, il a la faculté de se projeter et il a un bon pied devant le but. Aujourd’hui il a raté, il a réussi, mais surtout il a essayé, c’est ce qui me plait. Il a vécu des moments difficiles, je pense que aujourd’hui ça lui sert et j’espère qu’il va continuer sur cette lancée.
Journaliste – Que lui as-tu dit en début de saison pour le remettre un peu à l’endroit, alors qu’il ne jouait quasiment plus la saison dernière à la fin ? Quel a été le discours ?
J’ai été franc (sourire). Je pense qu’il y a des choses où il est fautif. Je lui ai dit qu’il avait tout du joueur que j’aime, mais qu’il ne jouerait pas (léger sourire), s’il ne faisait pas les efforts demandés et il les a fait (petit rire et léger rictus).
Journaliste – Sur la force de caractère de l’équipe, le premier but refusé de Rassoul Ndiaye, est-ce un signe de cette force mentale ?
Oui, c’est de toujours essayer, de toujours y croire, de ne jamais lâcher et de s’accrocher jusqu’au bout. J’essaye aussi d’avoir un discours où je vais un peu les surprendre. C’est vrai que je voulais absolument remporter ce match et à la mi-temps je leur ai dit qu’on ferait match nul et qu’à la fin ce point [du match nul] il compterait, car quand on joue une équipe à [11 contre] 10, on a tendance à prendre beaucoup de risques, à se livrer, surtout à domicile, avec un public qu’on veut rendre heureux, car ils sont à fond derrière nous. Ça leur a permis de rester concentrés et de ne pas faire n’importe quoi et ils ont mis leurs principes en place, pour aller chercher cette victoire.
Journaliste – Sur l’absence de Étienne Youté dans le groupe
Vous savez la situation économique du club, on n’est pas un club qui peut se permettre de perdre des joueurs librement, on a besoin de valoriser nos joueurs et ce sont ces joueurs qui font tourner l’économie du club. Étienne connait la situation, elle était très clair, il avait un bon de sortie, il n’a pas trouvé preneur, ou [a été] refusé. Aujourd’hui on a d’autres joueurs, qui sont à disposition, qui sont prêts à tout donner et qu’on espère valoriser, car on n’a pas les fonds nécessaires pour nous se permettre de perdre des joueurs librement.
Journaliste – Ça veut qu’il ne jouera plus s’il reste ?
Ou il prolongera s’il a envie de jouer (sourire).
Africa Top Sports – Ce sont trois points à domicile, qui pourraient être important à la fin de la saison, vous avez pu étoffer votre mercato avec de nouvelles arrivées, est-ce que la mayonnaise prend justement dans votre groupe, même si on vous a vu aussi vous agacer durant le match. Quelles étaient les raisons de cet agacement ?
Oui, on a eu la chance qu’il n’y a pas eu de gros mouvements [dans le mercato] et qu’on a pu travailler avec ce groupe. Ce qui m’a agacé c’est qu’on a parfois pris des risques qu’on n’avait pas besoin de prendre. Un match c’est très long, il ne faut pas se précipiter pour essayer de l’emporter à tout prix, car on avait du temps et on était en supériorité numérique. Il fallait travailler et trouver la faille. C’est vrai que ça faisait vraiment plaisir de réussir à gagner devant nos supporters. On aurait pu le faire de belle manière, mais il ne faut pas non plus minimiser ce qui a été fait, et deux victoires de suite en Ligue 1 (sourire), c’est quelque chose qui n’était pas arrivé depuis février 2003. Les joueurs ont réussi à le faire, il faut qu’ils prennent conscience qu’ils ont de la qualité et qu’ils continuent comme ça.
Le coach a tenu à clôturer la conférence avec un message personnel pour Sol Bamba, décédé ce samedi 31 août des suites d’un cancer :
Le foot c’est important mais ce n’est pas le tout, j’aimerai apporter un grand soutien à la famille de Sol Bamba.
Ce sont des choses qui nous rappellent la réalité [de la vie] et je leur souhaite beaucoup de force, tout mon soutien.
Ça nous rappelle que le foot c’est bien, mais ce n’est pas une finalité.