En 1995, après six années de présence dans la Ligue, Orlando atteint sa première Finale NBA. Le Magic, ce n’est pas seulement la paire Shaquille O’Neal-Penny Hardaway ou Nick Anderson. C’est aussi Dennis Scott (55 ans ce 5 septembre), un tireur d’élite irrésistible à 3-points. « 3D » restera pendant dix ans recordman du nombre de paniers primés réussis sur une saison (267).
Pour un shooteur, l’histoire est toujours la même. « La première règle et l’ingrédient indispensable à la réussite, c’est la confiance en soi. Quand tu prends un shoot, tu dois être sûr que ça va aller dedans. Peu importe que ce soit un shoot facile, à 10 m ou avec une faute. Moi, quand j’arme mon tir, je suis toujours persuadé que le ballon va finir sa course dans le filet. »
Dennis Eugene Scott a mis la théorie en pratique lors de sa troisième et dernière saison universitaire à Georgia Tech, en 1989-90. Elu « Joueur de l’année » par l’hebdomadaire « Sporting News », il emmène les Yellow Jackets au Final Four. L’ailier originaire du Maryland tourne à 27.7 points, 6.6 rebonds et 2 passes. Il boucle sa carrière sur les parquets NCAA avec un total de 351 paniers à 3 points, record de l’Atlantic Coast Conference. Les Yellow Jackets sont emmenés à l’époque par un fabuleux trio offensif baptisé « Lethal Weapon 3 » (L’Arme fatale 3) : le meneur freshman Kenny Anderson, le shooting guard senior Brian Oliver et Dennis Scott. Les trois gus tournent à plus de 20 points de moyenne chacun.
Ancien recordman du nombre de 3-points pour un rookie
En demi-finales du Final Four, Georgia Tech s’incline 90-81 contre UNLV, l’équipe de Larry Johnson et Stacey Augmon. Les Running Rebels étaient menés de 7 points à la mi-temps. Ils s’adjugeront le titre NCAA en écrasant Duke 103-73. Dennis Scott se présente à la draft 1990, comme Brian Oliver (Kenny Anderson les imitera en 1991). Choisi en quatrième position par le Magic, il se voit offrir un joli contrat de 10 millions de dollars sur 5 ans. Le Top 3 est composé de Derrick Coleman, Gary Payton et Chris Jackson (devenu Mahmoud Abdul-Rauf). Brian Oliver est retenu par les Sixers au second tour.
Dennis attaque sa carrière pro du bon pied. Ses 15.7 points de moyenne en font le troisième meilleur marqueur des rookies. Mieux, ses 125 paniers primés sont un record NBA pour un débutant. Les fans d’Orlando l’adoptent rapidement : il a beaucoup de personnalité et gratifie tous ses interlocuteurs d’un sourire éclatant. Tout se passe bien quand un vieux démon ressurgit. Dennis possède un solide coup de fourchette. Ce n’est pas seulement un goinfre du shoot, c’est aussi un gros mangeur ! Il a souvent connu des problèmes de poids. Avant sa dernière saison NCAA, il avait dû perdre la bagatelle de 18 kg. Il était tellement épais – tout dans le bassin et les cuisses – qu’on prétendait qu’un short spécial était réalisé à son intention par l’équipementier de Georgia Tech…
La première alerte remonte à sa sortie de la Flint Hill Prep School, un bahut d’Oakton (Virginia) qui vit également passer l’ex-Sixer George Lynch, finaliste NBA en 2001. Invité à l’Olympic Festival, Dennis se présenta avec 10 kg de plus que pour son dernier match au lycée, deux mois plus tôt. Un futur coéquipier à Georgia Tech l’affuble de son premier surnom : « Fat Boy ». « J’ai passé 15 jours à la plage à Ocean City », explique le small forward rondouillard et lent. « Je mangeais toute la journée… »
Ce n’est pourtant pas son séjour en Virginie qui l’a traumatisé. Durant son passage au lycée, Flint a posté un record de 91-6 dont une série de 56 victoires ! Pour son année senior, en 1986-87, l’équipe coachée par Stu Vetter s’offrit le Grand Chelem (23-0). Scott fut désigné lycéen de l’année.
15 kilos en trop ! « C’est à cause des chaussettes ! »
A Georgia Tech, on lui ordonne de se reprendre en main. Et vite. Deux mois plus tard a lieu le premier entraînement des Yellow Jackets. Dennis Scott est attendu à 98 kg (pour 2,03 m). Le jour venu, il monte sur la balance. Verdict : 113 kg… « 113 ? Non, impossible. C’est à cause des chaussettes. Oui, c’est ça, c’est les chaussettes… », lance-t-il presque avec sérieux.
Tout le monde, à commencer par Bobby Cremins, le coach des Yellow Jackets, le met en garde. Il est indispensable d’apporter une solution rapide au problème. Il en va de son avenir sur les parquets, lui qu’on pouvait faire jouer à toutes les positions au lycée. La réaction de Dennis consiste à ne jamais répondre aux questions relatives à son péché mignon. A une époque, Charles Barkley envoyait bouler quiconque osait pointer ses kilos en trop, estimant qu’une légère surcharge pondérale ne suffisait pas à ternir son talent. Scott adopte la même ligne de conduite. Après tout, n’a-t-il pas réussi un triple-double dès son premier match en NCAA ? Et puis son rôle à Georgia Tech ne demande pas des jambes de sprinteur. Il peut se contenter de cette mécanique de shoot sublime, avec un toucher soyeux.
« Dennis est arrivé sur le campus avec une grosse réputation. Il avait un petit problème d’ego… C’était un garçon très intelligent mais il dominait ses adversaires avec une telle facilité qu’il se croyait exempté de bosser physiquement une fois les matches terminés », se souvient Bobby Cremins.
Scott commence à saisir l’importance de l’enjeu quand les médias se mettent à relayer les critiques stigmatisant son laisser-aller. Avec quelques spécialités supplémentaires comme le jeu post up, sa moyenne passe de 15.5 points durant son année freshman à 20.3 points durant son année sophomore. Nous sommes en 1989. Il ne figure même pas dans le deuxième cinq All-ACC. Cela lui sert de gifle. Scott descend à 100 kg et perd sa réputation de gros un tantinet fainéant. « J’ai réalisé qu’il me fallait changer pour réaliser mon rêve qui était d’évoluer en NBA. Et pour tout dire, j’en avais assez des critiques. »
« Quand il est arrivé pour sa troisième saison, j’ai tout de suite vu qu’il avait changé. Son attitude positive a rejailli sur le groupe, tout le monde a travaillé merveilleusement bien », souligne Bobby Cremins.
En classe aussi, Dennis assure. Comme il est en retard dans certaines matières pour son diplôme de management, on lui propose de suivre des cours supplémentaires. Il n’en manque pas un. Il se passionnera même, à travers la littérature, pour l’étude des familles monoparentales dans les grandes villes. Dennis Eugene Scott connaît bien le sujet. Sa mère, Elisabeth, infirmière à Hagerstown, la ville où il naquit le 5 septembre 1968, l’a élevé seule. Lui et son frère aîné Elden Brown.
« Ma mère a eu une grande influence dans ma vie. Elle faisait deux ou trois boulots à la fois. Elle travaillait parfois 18 heures par jour mais elle était toujours là pour m’encourager. Si j’étais content, elle partageait ma bonne humeur. Si j’allais moins bien, elle m’aidait à me relever tout en me poussant à réagir. Je lui dois tout », avoue Dennis.
Son père, Dennis Sr, lui avait donné son premier ballon de basket à l’âge de 7 ans. Même si le couple Scott divorça, il demeura très présent, comme en témoigne le tatouage sur l’épaule droite de Dennis. « Quand il est mort (ndlr : en 1994), je me suis fait tatouer son portrait pour lui rendre hommage. »
A Fairfax (Virginie), la famille Scott ne manqua de rien. Dennis eut une enfance et une adolescence heureuses, tranquilles. Sur le campus de Georgia Tech, tout le monde l’adore. Le jour où il annonça son départ prématuré pour la NBA, tous les étudiants entonnèrent : « One more year ! One more year ! »
Compagnon de rap du Shaq
Sa saison rookie à Orlando en 1990-91 est de bonne facture (15.7 pts de moyenne). Scott est vite rebaptisé « 3D » : il porte le 3, est adroit de loin et signe ses débuts en NBA avec trois tirs primés en 3 minutes. Côté hygiène de vie, ce n’est toujours pas ça. Avec ses kilos en trop, il continue d’inquiéter les préparateurs physiques du club. « C’est vrai que je ne me suis pas méfié. J’ai recommencé les bêtises. Le résultat, c’est que j’ai perdu en régularité. »
Orlando est une franchise encore jeune puisque lancée en 1989. Pendant deux ans, elle boit la tasse, atteignant péniblement 31 et 21 victoires. Durant sa saison sophomore, Scott doit se contenter de 18 rencontres en raison d’une anomalie rare à la jambe. Il passe sur le billard en avril après avoir quand même sorti 9 matches à plus de 20 points. Nick Anderson succède au meneur Scott Skiles comme meilleur marqueur de l’équipe, ex æquo avec le grand absent de la saison (19.9 pts).
L’arrivée de Shaquille O’Neal en 1992 change la donne. Dennis initie le « Diesel » à la vie en NBA. En dehors des matches, ils font du rap. Tous deux sont aussi des mordus de cinéma. Balle en main, Scott n’est pas toujours sur la même longueur d’ondes que ses petits camarades. Toujours ce problème de surcharge pondérale. Et puis il souffre du tendon d’Achille, ce qui limitera sa saison à 54 matches. Sa saison mais pas sa production derrière l’arc : il se classe 9e pour l’adresse longue distance (40.3%). Le 13 avril 1993 contre Milwaukee, il est tout près d’égaler le record de tirs à 3 points sur un match établi par Brian Shaw cinq jours plus tôt (9 contre 10 pour le joueur du Heat). Avec un bilan de 41 victoires-41 défaites, le Magic loupe les playoffs.
L’intronisation de Penny Hardaway a pour effet premier de reléguer Scott sur le banc. Il doit s’accommoder d’un rôle de sixième homme. Le coach, Brian Hill, impose Anfernee en 2 et Nick Anderson en 3 avant de faire décaler tout ce petit monde à partir de février 1994. Redevenu titulaire, Scott boucle sa deuxième année à 82 matches sur une moyenne de 12.8 pts, avec toujours cette adresse downtown très nocive pour l’adversaire (155 « treys » à 39.9%). Orlando découvre enfin les playoffs… et leur dure réalité : sweep contre Indiana au premier tour.
Horace Grant, free-agent à Chicago, met le cap sur la Floride au cours de l’été suivant. Son arrivée fait naître beaucoup d’espoirs. Le Magic est solide partout : derrière, sur les côtés, dans la raquette… Sans une Finale NBA, la saison sera considérée comme un échec. Au coup d’envoi de cet exercice 1994-95, tout indique que Scott vit ses derniers mois à Orlando, son contrat prenant fin et son irrégularité coûtant de précieux points. Shaq en personne le secoue : « Dennis, remue-toi, on a vraiment besoin de toi. »
La première moitié de l’exercice sert à remettre les choses en place et à rattraper le temps perdu. La deuxième à changer de ton. Dennis redevient l’un des role players les plus redoutés de la Ligue. Les playoffs apporteront une éclatante confirmation. C’est l’une des premières solutions de secours pour le Shaq. Quand le n°32 subit une prise à deux ou à trois, la punition peut venir de loin, signée « 3D ». Pour l’équipe, cela donne une saison à 57 victoires, un titre de champion de la division Atlantic et une victoire de prestige contre le Chicago du revenant Michael Jordan en demi-finales de Conférence Est (4-2).
Orlando prend sa revanche sur Indiana (4-3) au tour suivant et gagne le droit de disputer sa première Finale NBA, après seulement six saisons dans la Ligue. Scott aime bien les Pacers : début février, il planta 20 points dans un second quart-temps, dont 15 en 4’05… L’ailier floridien utilise son temps de jeu à bon escient, signant par exemple 32 points en 35 minutes contre Golden State ou 30 points en 38 minutes contre Detroit. En saison régulière, il rapporte 12.9 points de moyenne. Son adresse globale est nettement meilleure (43.9%). Sur les 645 tirs qu’il tente cette année-là, 352 sont pris derrière l’arc… « 3D » en réussit 150.
Pour la demi-finale de Conférence contre Chicago et les deux tours suivants, Scott réintègre le cinq majeur aux dépens de Donald Royal. Il livre une campagne de playoffs solide (14.7 pts, 56 paniers primés sur 21 matches) mais craque au plus mauvais moment, shootant à seulement 31% contre les Rockets… Dans le Game 3, Dennis vit un cauchemar avec un 2/11 aux tirs.
267 paniers primés, record sur une saison
Le sweep subi en Finales paraît bien loin lorsque le Magic poste une saison à 60 victoires. Seuls les Bulls et les Sonics font mieux en ce printemps 1996. Avec un Shaquille O’Neal démolissant tout sur son passage (26.6 pts de moyenne), un Penny Hardaway très saignant (21.7 pts) et un Dennis Scott on fire dans son exercice favori, Orlando se prend à y croire. Scott est battu par le Bullet Tim Legler en finale du concours de tirs à 3 points, durant le All-Star week-end de San Antonio, mais ses 267 tirs primés sur une saison constituent un nouveau record NBA. La marque précédente (217) avait été établie par John Starks en 1995. La sienne sera battue par Ray Allen dix ans plus tard chez les Sonics (269 en 2006), puis bien sûr Steph Curry (402 en 2016 !), Klay Thompson (276 en 2016) ou encore James Harden (378 en 2019);
A quatre reprises, Dennis Scott atteint les 8 tirs primés dans un match. Le 18 avril 1996 contre Atlanta, il inscrit à nouveau son nom dans les livres d’histoire en signant 11 « three-pointers ». Clin d’œil amusant : le onzième panier intervient sur une passe de Brian Shaw, détenteur, depuis le 8 avril 1993, du précédent record. Kobe Bryant, en janvier 2003, et Donyell Marshall, en mars 2005, amélioreront la marque avec 12 « treys » dans le même match. Et Steph Curry se chargera de dépasser tout le monde en novembre 2016 avec 13 réussites, avant que Klay Thompson ne s’empare du record en 2018 avec 14 3-points face aux Bulls.
Dennis Scott, élu Joueur de la semaine
A 27 ans, l’ancien Yellow Jacket signe tout simplement sa meilleure saison chez les pros. Six fois, il atteint la barre des 30 points. Scott sera le dernier « Player of the week » de l’année 1995-96 dans la Conférence Est grâce à un magnifique 18/33 derrière l’arc. Accessoirement, le tireur d’élite prouve qu’il sait faire autre chose que viser : il bat ses records personnels aux rebonds (11) et aux contres (5) et égale sa meilleure perf à la passe (8).
En playoffs, malheureusement, ça ne suit toujours pas. Orlando n’a aucune peine à se débarrasser des Pistons et des Hawks. Arrive la meilleure équipe de l’histoire (72-10)… Les Bulls calment tout le monde en prenant le Game 1 de la finale de Conférence Est avec 38 points d’écart. A son retour en Floride, le Magic est au bord de l’asphyxie. Dans le Match 3, l’équipe de Brian Hill n’inscrit que 67 points. Peut-être le Shaq a-t-il déjà la tête ailleurs. Au lendemain d’un deuxième sweep en deux ans, Dennis Scott part en vacances avec le sentiment de ne pas avoir tout donné (11.3 pts de moyenne en playoffs). Et surtout sans savoir que ses meilleures années sont désormais derrière lui.
En claquant la porte pour filer à Los Angeles, O’Neal fait très mal à la franchise floridienne. Posséder un pivot dominant qui attire les prises à deux, cela crée des espaces pour les shooteurs extérieurs. Rony Seikaly rapporte 17.3 points mais n’offre pas tout à fait le même profil que « Superman »… Les tirs ouverts deviennent une denrée rare. Double peine pour Scott qui a vu s’en aller un ami très proche. Il tombe à 12.5 points par match (147 tirs primés) et passe pour la première fois sous la barre des 40% aux tirs. Les pépins physiques pourrissent sa saison, limitée à 66 rencontres. En playoffs, le n°3 doit se contenter de sortir du banc. Il n’est titularisé qu’une fois face au Heat au premier tour et n’est pas d’une grande utilité dans cette série perdue 3-2 (3 pts en 18.8 mn).
C’est donc sans surprise qu’on apprend son transfert chez les Mavericks le 24 septembre suivant. Dallas cède Derek Harper et Ed O’Bannon. Jusqu’à la fin de sa carrière, au printemps 2000, Scott sera ballotté de club en club. Il est cédé à Phoenix en février 1998 contre Cedric Ceballos. Dispute une cinquième et dernière fois les playoffs (4.3 pts dans une défaite 3-1 face aux Spurs) avant d’être coupé. Réapparaît chez les Knicks en janvier 1999. New York le libère en mars. Il signe un contrat de 10 jours chez les Timberwolves qui le conservent jusqu’en juin. Mais pas au-delà.
Shaq-Scott, retrouvailles manquées
Redevenu free-agent, Dennis Scott prend la direction de Vancouver (futur Memphis) et troque le 3 contre le 9. Depuis son départ de Dallas, ce n’est plus qu’un joueur de bout de banc. Chez les Grizzlies, dans sa 10e saison NBA, il restera très discret (5.6 pts sur 19.1 mn). Il n’a que 31 ans mais apparaît déjà en bout de course. Intégrée dans un trade entre Vancouver et Washington impliquant cinq joueurs, l’ancienne gâchette du Magic choisit de quitter le pas de tir.
Plusieurs fois, il sera question du retour de Scott en NBA. En 2001, il participe au training camp des Lakers, doubles champions en titre, en caressant l’espoir de faire équipe avec son pote Shaquille O’Neal, comme au bon vieux temps. Il est finalement coupé. Quand le « Diesel » débarque à Miami en 2004, Dennis fait à nouveau un appel du pied. Ignoré. Plus tard, il se montrera fataliste :
« Mon amour du jeu est intact et ma mécanique de tir est loin d’être rouillée. Mais la NBA d’aujourd’hui ne cherche pas des vétérans comme moi capables de shooter. Elle veut des jeunes gens capables de courir et de monter jusqu’au ciel. »
Depuis la fin de sa carrière pro, le participant du McDonald’s All American 1987 s’est reconverti dans l’analyse. Domicilié à Sandy Springs (Géorgie), il intervient sur NBA TV, mais on se souvient aussi qu’il avait dirigé une équipe locale engagée en ligue mineure ABA, l’Atlanta Vision. A l’époque, Scott lui offrit un petit coup de pub en proposant un contrat au sulfureux Terrell Owens, receveur écarté traînant quelques casseroles en NFL. Dennis prit son nouveau rôle très à cœur, s’entraînant parfois avec les joueurs.
« J’ai accepté ce poste en ABA avec l’espoir de devenir un jour GM en NBA. J’ai laissé mon ego aux vestiaires et abordé ce nouveau métier avec humilité. J’apprends à assembler les pièces pour remporter un titre. »
GM en NBA ? L’idée n’est pas nouvelle même si elle ne s’est toujours pas concrétisée. Dennis y songe depuis longtemps. En 1990, avant la draft, il avait rencontré Pat Williams, alors responsable des opérations basket du Magic. Williams lui avait demandé : « Où te vois-tu dans 10 ans ? »
Réponse : « J’espère que mon équipe sera allée en Finales et que nous aurons remporté un titre ou deux. Une fois ma carrière terminée, je reviendrai sans doute en NBA pour prendre ton job… Si ce n’est pas possible, je ferai de la télé. »
Vivre et mourir par le shoot
Du temps d’Orlando, « 3D » avait son émission sur une chaîne locale, le « Dennis Scott show ». En 2004, il participa à un jeu de télé-réalité pour anciens basketteurs NBA, « Dream Job ». L’enjeu pour les six participants : décrocher une place de consultant sur EPSN… Dee Brown remporta la mise, Scott termina 3e. « Parler à la télé est venu aussi naturellement que planter des paniers à 3 points. Certains joueurs sont terrifiés par la caméra. Personnellement, elle a toujours été ma meilleure amie. »
En tant que consultant radio aussi, Dennis Scott était aussi un homme comblé lorsqu’il suivait les Hawks : « C’est comme si j’étais encore joueur. Je prends l’avion avec l’équipe d’Atlanta, je vais dans le même hôtel que les joueurs, je partage les mêmes instants de camaraderie. Les jeunes me demandent ce que ça fait d’aller en Finales, de disputer un Game 7, de battre le record de tirs à 3 points sur une saison… »
Scott est un observateur avisé et très souvent consulté. On l’interrogea sur la prolifération des shooteurs à 3 points, notamment dans l’effectif du Magic. Une équipe jugée trop soft à force de privilégier l’adresse aux dépens du combat. Contre toute attente, Dennis se montra critique pour ce qui faisait autrefois la force de son jeu :
« Cela peut paraître incongru venant de ma part mais il y a une croyance ancienne concernant les tirs longue distance. « Vous vivez par le shoot, vous mourez par le shoot »… Compter uniquement sur l’adresse est suicidaire. Il faut une combinaison de solutions intérieures et extérieures, un bon mélange des deux. En 1995, nous avions ça. Shaq, Penny et Nick (Anderson) marquaient aussi des points dans la raquette. »
Avec 1 214 paniers primés réussis en carrière, « 3D » se classe 75e, derrière Marco Belinelli et devant DJ Augustin. Ses gains en NBA dépassent les 25 millions de dollars. Il a eu trois enfants, Ryan, Crystal et Dennis III. Ryan a d’ailleurs joué en Division II NCAA. Dennis Jr est né en 2005 d’un second mariage, et voici ce que dit de lui son père.
« C’est lui, le vrai 3D. Il est arrivé en troisième position… Je remercie Dieu chaque jour pour m’avoir fait tel que je suis, en tant qu’homme et en tant que basketteur. J’ai passé sept belles années au Magic. Nous avons fait un gros truc durant ces sept ans. L’équipe était très spéciale, je ne sais pas s’il serait possible de recréer la même chose ailleurs. Nick, Penny, Shaq et moi avons été draftés par le Magic. C’est là que nos carrières ont démarré. Nous avons grandi ensemble. Nous étions véritablement les kids d’Orlando. »
Dennis Scott | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
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Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
1990-91 | ORL | 82 | 29 | 42.5 | 37.4 | 75.0 | 0.8 | 2.1 | 2.9 | 1.6 | 2.5 | 0.8 | 1.6 | 0.3 | 15.7 |
1991-92 | ORL | 18 | 34 | 40.2 | 32.6 | 90.1 | 0.8 | 2.9 | 3.7 | 1.9 | 2.7 | 1.1 | 1.7 | 0.5 | 19.9 |
1992-93 | ORL | 54 | 33 | 43.1 | 40.3 | 78.6 | 0.7 | 2.7 | 3.4 | 2.5 | 2.4 | 1.1 | 1.9 | 0.3 | 15.9 |
1993-94 | ORL | 82 | 28 | 40.5 | 39.9 | 77.4 | 0.7 | 2.0 | 2.7 | 2.6 | 2.0 | 1.0 | 1.1 | 0.4 | 12.8 |
1994-95 | ORL | 62 | 24 | 43.9 | 42.6 | 75.4 | 0.4 | 2.0 | 2.4 | 2.1 | 1.9 | 0.7 | 0.9 | 0.2 | 12.9 |
1995-96 | ORL | 82 | 37 | 44.0 | 42.5 | 82.0 | 0.8 | 3.0 | 3.8 | 3.0 | 2.1 | 1.1 | 1.5 | 0.4 | 17.5 |
1996-97 | ORL | 66 | 33 | 39.8 | 39.4 | 79.2 | 0.6 | 2.5 | 3.1 | 2.1 | 2.1 | 1.1 | 1.2 | 0.3 | 12.5 |
1997-98 * | All Teams | 81 | 28 | 39.7 | 36.5 | 80.8 | 0.6 | 2.5 | 3.1 | 1.9 | 1.9 | 0.7 | 1.3 | 0.5 | 11.0 |
1997-98 * | DAL | 52 | 35 | 38.7 | 34.4 | 82.2 | 0.8 | 3.0 | 3.8 | 2.5 | 2.3 | 0.8 | 1.8 | 0.6 | 13.6 |
1997-98 * | PHX | 29 | 17 | 43.8 | 44.9 | 66.7 | 0.3 | 1.5 | 1.7 | 0.8 | 1.1 | 0.3 | 0.4 | 0.2 | 6.2 |
1998-99 * | All Teams | 36 | 21 | 40.8 | 38.1 | 74.2 | 0.2 | 1.4 | 1.6 | 1.1 | 1.4 | 0.4 | 0.5 | 0.1 | 6.5 |
1998-99 * | MIN | 21 | 25 | 44.6 | 42.6 | 81.5 | 0.2 | 1.6 | 1.8 | 1.5 | 1.5 | 0.6 | 0.7 | 0.1 | 9.1 |
1998-99 * | NYK | 15 | 14 | 30.4 | 27.6 | 25.0 | 0.2 | 1.1 | 1.3 | 0.5 | 1.1 | 0.2 | 0.3 | 0.1 | 2.9 |
1999-00 | VAN | 66 | 19 | 37.5 | 37.6 | 84.2 | 0.2 | 1.4 | 1.6 | 1.1 | 1.6 | 0.4 | 0.5 | 0.1 | 5.6 |
Total | 629 | 29 | 41.7 | 39.7 | 79.3 | 0.6 | 2.2 | 2.8 | 2.1 | 2.0 | 0.8 | 1.2 | 0.3 | 12.9 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.