En tête de leur groupe des qualifications pour la Coupe du
monde 2026, les Comores vont effectuer leur entrée dans les
éliminatoires de la CAN 2025 mercredi 4 septembre contre la Gambie,
puis face à Madagascar cinq jours plus tard. L’occasion pour le
sélectionneur italien Stefano Cusin (55 ans) d’aborder ces
rendez-vous et de faire un bilan, près d’un an après sa nomination
à la tête des Cœlacanthes.
Interview réalisée par Alexis Billebault,
Le Stade Omnisports de Malouzini, près de Moroni, n’est pas
homologué par la Confédération Africaine de Football (CAF). Cela va
obliger les Comores à accueillir la Gambie sur terrain neutre, à El
Jadida (Maroc). Est-ce un gros
handicap ?
Il aurait été préférable de
jouer devant notre public, de bénéficier de son soutien, comme lors
de nos deux derniers matchs à domicile en novembre dernier face à
la Centrafrique (4-2) et au Ghana (1-0) en qualifications pour la Coupe
du monde 2026. Des travaux ont été effectués
sur la pelouse, j’espère donc que celle-ci sera prête pour
accueillir la Tunisie en
octobre et Madagascar en novembre pour la fin des éliminatoires de
la CAN.
Trois des quatre équipes du
Groupe A sont dans notre cas, puisque nous allons jouer contre
Madagascar, dont aucun stade n’est homologué, à Oujda, au Maroc.
C’est dommage qu’en Afrique, autant de sélections ne puissent pas
jouer chez elles, devant leurs supporters. J’ai connu cela au
Soudan du Sud, nous étions toujours en exil. Ce n’est pas le même
contexte, je ne pense pas qu’il y aura beaucoup de monde pour nos
deux rencontres, mais nous sommes des professionnels, on doit
s’adapter.
Pour le début des éliminatoires de la CAN
2025, le sélectionneur Italien Stefano Cusin des Comores , a
dévoilé une liste de 24 joueurs en vue des confrontations face à la
Gambie et Madagascar . pic.twitter.com/nIrNGh90lj— Foot d’Afrique (@Foot_dafrique) August 30, 2024
Quelles sont les ambitions des Comores dans ce Groupe A des
qualifications ?
La Tunisie en est le favori.
C’est une très bonne équipe, qui n’a plus manqué une phase finale
de CAN depuis longtemps (1992, ndlr). Quant aux trois autres
équipes, elles me semblent très proches les unes des autres et
espérer se peuvent qualifier, ce qui est notre ambition. Ce sont
des sélections qui ont effectué de réels progrès ces dernières
années. La Gambie a participé aux deux dernières CAN, les Comores étaient au
Cameroun en 2022 et Madagascar en Egypte en 2019. Je crois que tout
le monde peut battre tout le monde, et que la qualification se
jouera lors de la dernière journée, en novembre.
« Le bilan est satisfaisant au niveau des résultats et on
travaille dans la sérénité »
Vous avez été nommé au mois d’octobre dernier, en
remplacement de Younes Zerdouk. Quel bilan sportif pouvez-vous
faire après environ un an à la tête de votre équipe ?
Je pense qu’il est satisfaisant
au niveau des résultats. J’avais commencé ma mission dans des
conditions difficiles lors d’un regroupement dans le Sud de la
France, puisque quasiment
tous les joueurs avaient refusé de
venir en raison d’un litige avec la fédération. Avec
le staff, nous avions donc dû composer une équipe à la hâte, avec
beaucoup de jeunes, et malgré ce contexte particulier, nous avions
battu le Cap Vert (2-1). Puis il y a eu les deux victoires en
novembre face au Ghana et à la Centrafrique en Coupe du monde, les
matches amicaux en mars, plutôt réussis d’ailleurs.
Notre premier accroc, c’était
contre Madagascar en Afrique du Sud
en juin (1-2). Un mauvais début de match, avec un but encaissé au
bout de trente secondes, un excès de confiance et une défaite
logique venus nous rappeler qu’il y avait encore beaucoup de
travail. Mais heureusement, les joueurs avaient redressé la tête en
battant le
Tchad (2-0). Nous avons pris neuf points en
quatre matches, dans un groupe difficile, on va essayer de défendre
nos chances jusqu’au bout.
Ces derniers mois, vous avez également renouvelé une partie
de l’effectif…
C’est normal. Il y a des joueurs
qui ont pris leur retraite internationale, ou qui avancent en âge.
Il faut donc penser à l’avenir et intégrer petit à petit des
nouveaux, plus jeunes. Mais c’est un changement dans la continuité.
Il y a eu de l’excellent travail fait ces dernières années, les
Comores ont progressé et c’est une sélection qui est désormais
capable de prétendre à une qualification en phase finale de
CAN.
Il ne s’agissait pas de tout
révolutionner, mais de procéder à des évolutions, apporter de la
nouveauté. J’ai un bon effectif, avec des joueurs qui évoluent en
L1 ou en L2 française, aux Pays-Bas, en Arabie
Saoudite, à Chypre… Des joueurs qui sont
heureux de se retrouver, qui ont envie d’avancer ensemble. Je
travaille dans la sérénité, avec une fédération qui ne m’avait pas
fixé d’objectif sportif particulier, si ce n’est de faire les
meilleurs parcours possibles, que ce sont en éliminatoires du
Mondial ou de la CAN.