À Charlotte, cette rentrée des classes aura une saveur un peu particulière. Alors que les joueurs des Hornets disputent leur premier match de la saison dans la nuit de mercredi à jeudi sur le parquet de Houston, les nouveaux propriétaires Gabe Plotkin et Rick Schnall vont regarder ça depuis le QG de la franchise. Les deux hommes ont beau avoir récupéré le contrôle des Hornets en août 2023, cet exercice 2024/25 ressemble à leur première véritable saison dans le rôle des commandants à bord, après quelques mois d’observation.
Le tandem n’a pas la renommée de l’ancien boss, Michael Jordan, mais leur style semble pourtant faire mouche en Caroline du Nord. Plus présents sur place, au contact des Hornets, les deux hommes d’affaires étonnent par leur mélange de décontraction et d’ambition, comme le Charlotte Observer le dépeint.
« C’est une part importante, vraiment importante, de notre culture parce que nous voulons montrer aux joueurs que nous sommes concernés, que nous les regardons, que nous sommes au courant de ce qui se passe ici et que cela compte pour nous » indique Rick Schnall, qui ajoute qu’il met son téléphone et ses autres activités professionnelles en pause le temps de chaque entraînement. « Nous voulons qu’ils aient le sentiment que ‘Hey, cet endroit est spécial, les propriétaires sont là, ils aiment ce jeu’. »
« Ils sont plus impliqués, ils sont plus dans le coin et c’est une bonne chose pour nous » confirme Miles Bridges. « Je ne dis pas que le précédent propriétaire s’en moquait, mais eux sont simplement davantage là. »
Des changements à gogo dans le « front office »
Là, et pas seulement pour faire de la figuration comme les Hornets en ont trop souvent l’habitude. La nouvelle équipe du Français Tidjane Salaün est absente des playoffs depuis 2016 et oscille entre les bas-fonds de la ligue et son ventre mou,sans jamais confirmer de progrès significatifs. Si la franchise n’a pas vraiment fait de vagues durant la « free agency », elle a accéléré sur sa reconstruction en coulisses ces derniers mois depuis l’annonce du rachat des parts de Michael Jordan.
Jeff Peterson, ancien protégé de Sean Marks à Brooklyn, a été choisi comme président des opérations basket en mars. Charles Lee a été nommé entraîneur, après avoir été le bras droit du champion NBA Joe Mazzulla à Boston. Shelly Cayette-Weston a été recrutée chez les Cavaliers comme nouvelle présidente. Et en juillet, pas moins de dix personnes ont été recrutées dans un nouveau département « santé et performance » après une saison durant laquelle LaMelo Ball et Mark Williams ont notamment manqué les trois quarts des rencontres. Même la salle du Spectrum Center a eu le droit à un premier lifting, avant une deuxième phase achevée au lancement de la prochaine saison, durant laquelle la construction du nouveau centre d’entrainement de la franchise débutera.
Devenir une « franchise de premier ordre »
Ce nouveau chapitre débute pour ainsi dire par un ravalement du sol au plafond, exception faite de l’effectif, qui veut capitaliser sur son jeune noyau dur, avec LaMelo Ball ou Brandon Miller. « Pour être bon sur le terrain, vous devez avoir des grands joueurs, vous devez investir dans vos installations, et avoir confiance en votre structure » analyse Gabe Plotkin. « Dans chaque aspect business ou basket que nous analysons, nous voulons être à la pointe. Et c’est l’assemblage de tout cela qui fait de vous une franchise de premier ordre. »
Pour y parvenir, les Hornets ne se mettent aucune autre échéance qu’un « succès à long terme et durable » précise leur propriétaire. Arrivé il y a quelques mois, Jeff Peterson a déjà planché sur le sujet en se séparant des contrats encombrants ou des éventuelles prolongations onéreuses comme Terry Rozier, Gordon Hayward ou P.J. Washington, afin de récupérer des tours de Draft qui ont longtemps été dilapidés – comme les picks qui ont conduit aux sélections de Shai Gilgeous-Alexander ou Jalen Duren – ou mal exploités (James Bouknight, Frank Kaminsky ou Noah Vonleh).
« Nous sommes passés d’une organisation qui était vide d’atouts de valeur, presque sans tours de Draft à une franchise parmi les cinq ou six qui en comptent le plus. Jeff a récupéré de nombreux deuxièmes tours (sept sur les quatre prochaines Drafts, ainsi que trois premiers tours rien qu’en 2027, ndlr) et nous en avons en abondance, des pièces qui peuvent nous permettre de construire quelque chose de grand. Il y aura un moment où il sera temps d’utiliser ces pièces pour en faire une équipe qui jouera le titre. »
Il faudra avant cela jouer de patience, après n’avoir glané que 21 victoires la saison dernière, loin d’une place en playoffs.