La date du 22 décembre 2020 est gravée dans la mémoire de Thomas Heurtel. Ce soir-là, à l’issue d’une défaite en Euroleague face à l’Anadolu Efes, à Istanbul, son club, Barcelone, lui refuse… l’accès à l’avion pour rentrer en Espagne.
Motif : les relations entre les deux parties deviennent un peu plus exécrables quand le Barca apprend que le Français négocie son départ vers le rival historique, le Real Madrid, plutôt qu’au Fenerbahçe. Le coach de l’époque, Sarunas Jasikevicius, est particulièrement remonté.
« Dès le premier jour, Saras n’a pas voulu de moi, j’ai essayé de le faire changer d’avis au cours des deux premiers mois. Ensuite, la situation à Istanbul s’est produite. Ce n’était pas de ma faute. Tout le monde en a fait toute une histoire alors que je n’ai pas le souvenir d’un sportif, pas seulement chez les basketteurs, que le club a traité comme ils l’ont fait », dénonce aujourd’hui le meneur de jeu chez Eurohoops.
Pas de rancœur
Le club espagnol, envers qui le joueur dit n’avoir « aucune rancœur », avait expliqué à l’époque n’avoir « en aucun cas » négligé dans la mesure où « toutes les facilités lui ont été accordées, nuit d’hôtel, billet de retour sur un vol régulier et documents nécessaires pour pouvoir rentrer à Barcelone le lendemain ».
Après cet épisode, l’international avait trouvé une porte de sortie en terminant la saison à l’ASVEL avant de rejoindre le Real la saison suivante. « J’étais très heureux d’y signer parce que c’est le meilleur club d’Europe. »
Nouveau club espagnol et nouvelle controverse : en avril 2022, il est écarté du groupe madrilène pour une virée nocturne à Athènes, à quelques heures d’un match face au Panathinaikos. Thomas Heurtel reconnaît aujourd’hui avoir commis « cette erreur enfantine de sortir avant de jouer ».
Apprendre de ses erreurs
« C’était une très grave erreur de ma part, et je me suis excusé auprès de tout le monde : le staff, le GM et mes coéquipiers. J’étais prêt à avoir une seconde chance, parce que je pense que je ne suis pas le seul sportif ou basketteur à sortir avant un match, et surtout je n’étais pas le seul (ndlr : l’Américain Trey Thompkins avait également écarté). Mais j’ai été le seul à recevoir ce traitement », regrette-t-il.
Ces deux affaires, survenues en amont de son départ vers la Russie, ont selon lui contribué à générer une « très mauvaise réputation » autour de sa personne. Mais depuis, l’intéressé assure avoir grandi, même si son départ controversé au Zénith Saint-Pétersbourg et son éviction des Bleus n’a pas vraiment arrangé son image : « Je ne suis pas le même homme, pas le même joueur. On apprend toujours de nos erreurs. […] Je ne referai jamais ce que j’ai fait à Madrid. Dans l’ensemble, je pense que les gens me considèrent comme un criminel. »
Lui, qui s’entraîne actuellement à Madrid en attendant de décrocher un nouveau contrat, se défend pourtant d’être « une mauvaise personne ou un mauvais coéquipier ». Il ne demande qu’une nouvelle opportunité de pouvoir le démontrer. Comme avec l’Equipe de France.