À défaut d’avoir pu mettre la main sur une superstar comme évoqué un temps cette intersaison, Houston s’est montré plutôt sage. Les ajustements opérés l’été dernier avec les signatures de Fred VanVleet, Dillon Brooks comme vétérans, les arrivées d’Amen Thompson et Cam Whitmore mais aussi (voire surtout) l’apport du nouvel entraîneur Ime Udoka ont déjà fait faire un bond en avant aux Rockets.
Les fusées n’ont pas encore atteint la stratosphère mais elles ont au moins décollé, de 22 à 41 succès en tout juste un an. La densité de la Conférence Ouest les a empêchés de disputer les phases finales en 2024, mais une étape de plus dans l’ascension et Houston s’imposerait comme un sérieux prétendant au Top 10, voire mieux.
C’est en tout cas l’objectif annoncé par la franchise texane. Les dernières saisons de désert post-Harden ont laissé place à l’ambition et à la continuité. L’effectif est inchangé à 90%, avec des départs assez anecdotiques, passé le capital sympathie pour Boban Marjanovic. Sans perdre une seule pièce significative, les Rockets ont mis la main sur un des meilleurs joueurs de la Draft 2024 avec Reed Sheppard. L’ancien joueur de Kentucky a toutes les qualités pour s’imposer immédiatement en NBA tant il joue avec contrôle et intelligence, des deux côtés du parquet.
Reed Sheppard et ses 53.6% au tir en NCAA (dont 52.1% à 3-points) complètent très bien la base extérieure Fred VanVleet – Jalen Green – Dillon Brooks de plus en plus en symbiose mais pas la plus adroite du pays (respectivement 41.6%, 42.3% et 42.8% au shoot). Outre le rookie, Houston peut presque estimer ses grands blessés Tari Eason et Steven Adams comme des recrues. Tari Eason n’a joué qu’une vingtaine de matchs la saison dernière, que Steven Adams a passé intégralement à l’infirmerie. S’ils retrouvent la forme, les deux joueurs pourraient apporter un bonus conséquent pour protéger le cercle des Rockets.
Un des secteurs dans lesquels Alperen Sengun n’est pas – et ne semble pas prêt à devenir – dominateur. Pour tous les autres, le pivot turc sera attendu de nouveau comme la clé de voûte de l’équipe, dont la progression définira sans doute en grande partie le plafond de la franchise. Et elle peut regarder légitimement vers le haut dès cette saison.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : N’Faly Dante (two-way), Jack McVeigh (two-way), Reed Sheppard
Départs : Reggie Bullock, Nate Hinton, Boban Marjanovic
LE JOUEUR À SUIVRE : JALEN GREEN
Mais qui est vraiment Jalen Green ? Étiqueté scoreur un brin soliste et pas toujours à bon escient, l’arrière de 22 ans a montré un autre visage ces derniers mois, celui d’un leader capable de faire gagner son équipe.
Alors qu’Alperen Sengun était sur le flanc en fin de saison, le deuxième choix de la Draft 2021 a pris le relais avec brio dans l’opération sprint final des Rockets vers le play-in. Cette course n’a pas suffi, mais tant l’impression que les chiffres ont plaidé en la faveur de Jalen Green : 13 victoires pour 6 défaites et des stats dopées (23.9 points à 45.0% dont 37.4% de loin, 6.3 rebonds, 4.2 passes décisives contre 18.3 points à 41.3% et 31.6% derrière l’arc, 4.8 rebonds, 3.3 passes sur les 63 premiers matchs de la saison régulière).
À lui de confirmer cette belle période avec le retour d’Alperen Sengun et de prouver la capacité des deux hommes à se tirer, eux et leur formation, vers le haut simultanément. L’un comme l’autre ont gros à jouer puisqu’ils seront en fin de contrat au terme de la saison et que Houston joue jusqu’alors la montre quant à leur avenir. Jalen Green ne semble pas en faire cas, et a organisé un « mini-camp d’entraînement » avec plusieurs de ses jeunes coéquipiers.
Moyenne d’âge : 25,2 ans
Masse salariale : 160 millions de dollars (24e)
LE SCÉNARIO IDÉAL
Peu d’équipes ont fait autant débat au sein des journalistes de la rédaction, qui envisagent Houston capable de finir huitième comme treizième de l’Ouest. Le premier cas verrait des Rockets sur la lancée de leur première moitié de 2024 avec des progrès significatifs en défense (du 28e « Defensive Rating » en 2023 au 10e en 2024) et des responsabilités bien partagées. Poursuivre avec le même groupe peut avoir du bon, surtout avec autant de joueurs encore en plein apprentissage. Alperen Sengun, Jalen Green, Jabari Smith Jr… Une large majorité des cadres ne fait que gagner en expérience, alors que la saison passée a été riche en enseignements.
Si les Rockets parviennent à verrouiller davantage leur raquette pour mieux offrir des points faciles en transition à ses athlètes, ils auront fait un pas conséquent vers une montée dans la hiérarchie.
LE PIRE SCÉNARIO
Houston est sur la pente ascendante, c’est indéniable. Mais le coup de bourre de la fin de saison est-il vraiment significatif ou le fruit d’un calendrier très conciliant (16 victoires et 7 défaites en mars et avril, 5-5 contre des équipes qui ont disputé les playoffs) ?
L’équipe texane ne pourra rien espérer cette saison avec un pareil retard à l’allumage. D’autant que si le bilan final à l’équilibre est très satisfaisant, il manquait encore cinq victoires pour espérer disputer le play-in d’une conférence ô combien dense. La marche est haute, d’autant que derrière, les Grizzlies auront sans doute une tout autre allure cette saison. Tutoyer les 40 victoires ne sera pas suffisant pour passer un nouveau cap.
Un même effectif signifie aussi les mêmes limites et les mêmes interrogations sur son niveau plancher. Le banc est jeune, très jeune, même si Steven Adams retrouve les parquets. Gare aussi à ne pas vouloir monter trop haut, trop tôt alors que le propriétaire Tilman Fertitta a évoqué de « grandes attentes » et une « très grande année ».
D’autant que si le duo Jalen Green – Alperen Sengun se marche sur les pieds, l’un étant à l’aise sur jeu rapide et l’autre sur jeu placé, Houston devra sans doute faire une choix. Rapidement…
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Blazers | 14 – Jazz | 13 – Spurs | 12 – Rockets | 11 – … |
10 – … | 9 – … | 8 – … | 7 – … | 6 – … |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |